FORMATION À LA PRÉDICATION 2018 - 2019 - Service formation et accompagnement pour l'Église protestante unie région parisienne

9 décembre 2018

FORMATION À LA PRÉDICATION 2018 - 2019

FORMATION À LA PRÉDICATION - NIVEAU 1 & 2

24 NOVEMBRE 2018 - 19 JANVIER & 2 FÉVRIER 2019 À L'IPT

(Voir les notes des cours de Nicolas COCHAND et de Claire CHAUMET à la suite du programme)

Les prédicateurs en formation avec quelques formateurs, lors de la journée du 19 janvier.

NIVEAU 1 & 2 MATIN: LE SENS DU CULTE (Professeur. Nicolas Cochand)

Résumé synthétique par Ph. Delaune

Rappel des sources internet d’approfondissement (Théovie, EPUF...).

Exposé sur l’ordre et le contenu liturgique (liturgie jaune et liturgie verte) et les nuances de sens entre la pratique réformée et luthérienne.

Questions sur lesquelles porte la réflexion :
. Quand commence le culte (décision d’y aller, accueil, musique ?)

. Par quoi commence le culte et pourquoi : Annonce de la Grâce (Réformé) ou Psaume (Luth.)

. Rôle des gestes, du corps, de la posture : debout, assis, agenouillé.

. Analyse du sens de la parole de l’officiant : directif, promissif, expressif, déclaratif, représentatif.

. Qui prêche ? Autorité donnée à l’officiant (Région, CP de la paroisse), fréquence (exceptionnelle ou permanente).

. La Parole : Recevoir, porter, transmettre ici et maintenant. La grâce est donnée par Dieu mais la parole de l’officiant porte l’espérance de l’œuvre d’esprit qui rende présente et actuelle la parole de Dieu.

. Evolution de la pratique de la prédication : Mobile/immobile, chaire ou table, changement de posture en cours de prédication. Rester pragmatique et s’adapter à la circonstance et à la configuration des lieux.

Le sens du culte par Nicolas COCHAND

Prise de notes détaillées par Catherine Gras

Nicolas COCHANT, professeur de théologie pratique à l’IPT-Paris, successeur de Raphaël PICON Docteur en théologie (Université de Lausanne) puis pasteur à Bordeaux, Paris-Auteuil, Neuchatel (CH)

Le cadre de l’EPU

 « L’ACCUEIL MUTUEL, PLEIN ET ENTIER », c’est dans ce cadre que s’est constitué e l’EPU. Il n’y a donc pas de liturgie unique ou commune entre luthériens et réformés (LUT et REF).

Deux liturgies de référence : 1983, la liturgie jaune moutarde (LUT) et 1996, la liturgie jaune (REF). On les trouve respectivement sur les sites de l’UEPAL et de l’EPU.

Il y a des différences de tradition entre LUT et REF avec un rapport différent aux gestes et à la parole prononcée. Exemple de la parole de Pardon : la parole de pardon est une forme d’absolution pour LUT et l’officiant fait un signe de croix, la parole de pardon est un rappel de la grâce divine reçue qui pardonne pour REF.

Maintenant ces différences sont dans l’EPU.
 Le sens fondamental du culte, c’est LOUER DIEU et RECEVOIR FRUIT et EDIFICATION. C’est un mouvement de l’homme vers Dieu et de Dieu vers l’homme et Dieu vient d’abord vers nous.
 Qu’est-ce qui fait Eglise ? IL Y A EGLISE QUAND LA PAROLE EST DROITEMENT PRECHÉE ET QUAND IL Y A CELEBRATION DROITE DES SACREMENTS (Calvin)
 Le culte que nous vivons est toujours la trace d’une histoire locale. Il y a une dimension d’apport personnel qui s’inscrit dans un cadre liturgique adopté localement, dans l’histoire liturgique de l’EPU (LUT ou REF), elle-même issue de la tradition chrétienne universelle.

Quand commence le culte ?

Quand commence le culte ? Nombreuses réponses :
-  quand on décide d’y aller,
-  à l’accueil,
-  à l’heure !
-  avec la musique
-  quand l’officiant entre
-  etc....
  
  Conseil pour le prédicateur au moment du culte : se recueillir, se concentrer → demander à quelqu’un d’autre de faire l’accueil !

1 Quelle est la première parole du culte ?

Plusieurs possibilités :

 bonjour ... bienvenue, mes chers sœurs, mes chers frères ▶ cela manifeste le besoin des’accueillir les uns les autres
 au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit .... La grâce et la paix vous sont données... ▶ cela manifeste le besoin de dire une parole dans une posture
 liturgie LUT : la première parole est le CHANT d’un PSAUME qui est ensuite suivi de la formule trinitaire
 liturgie REF : SILENCE + GESTE sans mot pour inviter l’assemblée à se lever + « la grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ notre sauveur » (Paul).

SE LEVER, ETRE DEBOUT = signifie que la grâce « relève » et envoie.xxxxxxxxxxxxxxxxxxx
QUAND EST ON DEBOUT pendant le culte ?
 à la louange

 au rappel de la grâce
 après la prédication
 pour la communion
 pour recevoir la bénédiction

Les sièges ? C’est la Réforme qui a introduit les sièges dans les temples car on écoute mieux assis. Liturgie verte de 1963 : 3 positions : debout pour chanter, assis pour écouter, à genoux pour prier. Nous signifions notre attitude intérieure par le corps.

Quelle est cette parole ?

Il y a 5 types d’acte de langage selon JOHN SEARLE
1.Concept de PAROLE PERFORMATIVE : la parole peut transformer la réalité. Exemple : « la séance est ouverte » en début de réunion et qui marque l’ouverture de la réunion. Exemple : « je vous déclare unis par les liens du mariage ».

Il y a DEUX TYPES DE RELATION ENTRE UN ÉNONCÉ ET LE MONDE :

 rendre les mots conformes au monde (dire vrai)
 rendre le monde conforme aux mots (rendre vrai)
IIl y a CINQ TYPES D’ACTES DE LANGAGE :

 Représentatif. Exemple : « il fait chaud ». La parole dit les choses comme elles sont.

1 John SEARLE est un philosophe américain né en 1932. Philosophe de l’esprit et du langage. Enseignant à Oxford (GB) à partir de 1952 puis professeur à l’université de Berkeley (USA-CA) à partir de 1959. Il a été élève de John AUSTIN. Controverse célèbre avec Jacques DERRIDA.

 Directif. Exemple : « ouvre la fenêtre ». La parole donne un ordre et vise à faire faire qqc par une autre personne.
 Promissif. La parole du locuteur engage celui-ci sur le déroulement de l’action. Le locuteur fait une promesse.
 Expressif : La parole exprime l’état psychologique du locuteur. Exemple : « Je vous aime ».Question pour le prédicateur/l’officiant : je peux dire ce que j’éprouve mais attention à nepas prendre la place de l’autre, celui qui participe au culte. Ne pas non plus prendre la placede la parole de Dieu. Donc, à ce niveau, se pose la question de l’articulation entre MA foi etLA grâce de Dieu qui passe.
 Déclaratif : La parole modifie l’ordre institutionnel. A ce niveau, la parole est performative.Elle ouvre, elle crée, elle transforme. Ex : la guerre est déclarée.

REMARQUE : La formule « La grâce et la paix vous sont données... » peut être prononcée par le prédicateur/l’officiant à chacun de ces 5 niveaux. Où se situe t’il ? Y réfléchir, faire le point en son for intérieur ...

COMMENT HABITER LE RÔLE DE L’OFFICIANT ? c’est beau et c’est bien de le faire. Dans l’assemblée, les gens ont besoin que quelqu’un habite la parole pour nous tous. C’est à partir de là que le prédicateur/l’officiant sera habilité à Habiter la Parole. Cela permet d’offrir à tous un espace de paix et de joie mais l’officiant ne doit pas écraser cet espace de réception par l’autre. Il lui faut s’entraîner à garder la juste distance pour permettre aux personnes de l’assemblée de prendre toute leur place pour être vraiment présents à la paix et à la grâce de Dieu.

LE PREDICATEUR SE MET AU SERVICE DE L’EGLISE ET DE LA PAROLE. C’EST LE CONSEIL PRESBYTERAL QUI DECIDE QUI PRÊCHE ET QUI INVITE À PRÊCHER. Donc, on ne se proclame pas prédicateur soi-même. On est formé et reconnu comme prédicateur. C’est le Conseil Régional qui le reconnaît. Une autorité liée à l’organisation de l’église M’est donnée. C’est à partir de là que le prédicateur est HABILITÉ à prononcer la parole : « La grâce et la paix VOUS sont données de la part de Dieu, NOTRE Père et de Jésus-Christ, NOTRE sauveur. »

Ma posture de prédicateur

 Physiologique : mon corps
 Ma spiritualité
 Je suis présent à la parole et je m’efface. La parole est celle de Dieu, ce n’est pas la mienne.
 Cette expérience spirituelle sera renouvelée à chaque prédication. Ce sera différent à chaque

fois. Car la parole est vivante.
 Je prononce la confirmation unique, dans l’instant, d’une parole écrite il y a +2000 ans.
 Je porte une parole qui NOUS invite à porter, diffuser, recevoir.
 Ici et maintenant, quelque chose de nouveau est à l’œuvre : c’est la grâce de Dieu.

« La grâce et la paix VOUS sont données de la part de Dieu, NOTRE Père et de Jésus-Christ, NOTRE sauveur.»

C’est la première parole. C’est d’abord une manière d’affirmer la grâce en premier. C’est chrétien avant d’être protestant. Cette première parole du culte nous place comme chrétiens, croyants et répondant à l’appel de Dieu. La grâce et la paix sont donnés depuis + 2000 ans.

Cela manifeste que LE PREMIER PAS EST CELUI DE DIEU VERS L’HOMME. C’est découvrir que nous avons été appelés par Dieu. (Ecclesia = église = ceux qui ont répondu à l’appel).

LA PAROLE ECRITE, c’est la parole biblique, traditionnelle de l’Eglise. Il y a un ancrage scripturaire porté par des générations d’hommes ayant la foi.

Lors du culte, nous actualisons la parole et le message ICI et MAINTENANT.

Pour les protestants, la mission du prédicateur ne remplace pas la mission de chacun.e, inscrite en chaque homme/femme, d’être porteur de l’Evangile et d’annoncer la Bonne Nouvelle (Evangile). Le prédicateur a « juste » une tâche spécifique ponctuelle dans l’organisation de l’Eglise. L’autorité confiée à l’officiant ne prive pas de la mission de chacun.

LA PAROLE DE LA PREDICATION = une parole d’homme/femme que JE peux recevoir comme quelquechose qui m’éclaire et qui vient de Dieu.

Qu’est-ce que la parole de Dieu et comment nous situons nous par rapport à la parole de Dieu ?

LE SACERDOCE UNIVERSEL = « nous sommes tous prêtres » mais il y a des mandats et des fonctions différentes.

Notre chemin spirituel se construit avec des rencontres. Nous avons rencontré des personnes qui nous ont fait avancer sur notre chemin spirituel et dans notre foi. C’est à travers ce processus ecclésial que nous nous construisons.

La grâce inconditionnelle de Dieu nous est offerte. Devant Dieu, je n’ai pas besoin d’intermédiaire.

« L’oeuvre de l’Esprit, c’est la façon dont la parole parle en moi et me transforme. L’œuvre de l’Esprit dans le cœur et l’esprit de chacun. » CALVIN

Que se passe -t-il pour le prédicateur ? Il prépare, espère et ne sait pas comment ni à quel moment la parole de Dieu sera reçue. Les mots du prédicateur peuvent devenir le véhicule d’une parole de Dieu. C’est à la fois modeste et impressionnant.

« Tout est permis mais tout n’est pas utile et tout n’édifie pas ». PAUL

Un cas concret : dans la prédication, il s’agit d’articuler la parole humaine et la parole de Dieu. Le prédicateur réfléchit donc à d’où il parle dans la prédication. Exemple de la parabole du fils prodigue : adopter le point de vue du fils prodigue, celui du fils aîné, celui du père, celui des serviteurs qui organisent la fête et s’affairent etc. Ne pas adopter que le point de vue de Jésus ou de Dieu !

NIVEAU 1 - APRÈS MIDI - PASTEURE CLAIRE CHAUMET

Introduction

Que prêcher ? : L’évangile : Une bonne nouvelle ! Blague du vieux pasteur.

- Comment était le sermon ?
- La bonne nouvelle n’était pas très nouvelle et je ne suis pas sûr qu’elle était

bonne.
La bonne nouvelle nous est donnée par le texte et la nouveauté c’est au prédicateur de la faire apparaitre.
Comment ? En apportant sa foi et sa personnalité. Une lecture par un homme ou une femme de son temps.
Autre manière de la dire avec Karl Barth : « on prêche avec la bible dans une main et le journal dans l’autre ».
Mais il faut les deux : on prêche sur une parole et non sur sa vision du monde et on doit dire sa foi et non paraphraser le texte.

Qu’est-ce qu’une prédication ?

Tour de table et

 Deux mots : nom+ adjectif ( éventuel) pour dire ce qu’est une prédication

 Deux mots : nom+ adjectif ( éventuel) pour dire ce que n’est pas une prédication

Quelques réponses

Ce qu’est une prédication :

St Augustin (4eme siècle)

C'est un appel à. la conversion
La prédication touche l'intellect, la volonté, les sentiments donc elle touche toute la personne

Dietrich Bonhoeffer
Annoncer
Proclamer (affirmer : je crois)
Enseigner (développer un contenu de ma foi)
Témoigner (quand je prêche, je témoigne)
Etre envoyé 4' (légitimité du prédicateur: d'une part reconnu par l'Eglise en tant qu'envoyé au service de la Parole, d'autre part c'est Dieu qui m'envoie : double légitimité)

André Gounelle
.. Enseigner (au sens biblique = édifier)
Interpeller (en quoi ce qui est dit va me faire grandir dans la foi) Actualiser.

Laurent Gagnebin Ecouter
Edifier Proclamer Interpeller

Raphael Picon
La prédication doit permettre que l'Evangile soit une Parole libre. Créatrice et motivante.
C’est transmettre comment ce texte me fait comprendre d’une manière nouvelle que je suis touchée par la Grace

Ebeling
Prêcher c'est dire la Parole de Dieu dans un langage humain et ce n’est surtout pas un sac à dogmes ! -

Ce qu’elle n’est pas

Un cours de théologie,
Une étude biblique (mais c’est un préalable pour le prédicateur), Un parcours historique,
Une paraphrase du texte,
Un discours moralisateur (la grâce n’a rien à voir avec la morale), Une imprécation,
Un développement doctrinal
Un plaidoyer politique ou personnel

Une inspiration et du travail

Une inspiration double

1) Au moment de rédiger la prédication et au moment de la prêcher
La prédication se rédige dans le calme avec un vrai travail de réflexion L’inspiration peut se faire attendre. L’importance de cette rédaction
2) au moment de prêcher, une autre inspiration pour lire et dire le texte Calvin : Quand je prêche je suis la bouche de Dieu
Cela demande une préparation spirituelle et de l’humilité.
Préparer une prédication demande du temps

La lecture et le choix du texte

L’exégèse

Extraire un message, une idée
Faire un plan
Faire des recherches complémentaires Rédiger un premier jet

- Rédiger la liturgie (ou échanger avec celui qui en est chargé)
- Choisir les cantiques et échanger avec les musiciens
- Revoir sa prédication

Conseils finaux

Le texte

Prendre un texte dans les lectures du jour, un texte qui vous parle. Si aucun texte ne parle en prendre un que vous aimez.
Le prédicateur doit lire le texte sur lequel il prêche mais il peut donner les autres textes à lire aux paroissiens.

Il faut lire très soigneusement plusieurs traductions avant de choisir celle qui vous convient.(Voir sur lexilogos toutes les traductions). Eventuellement lire en grec ou voir dans une concordance le sens des mots dans ce texte. Lire les commentaires (Rachi pour l’ancien testament ou les commentateurs modernes comme Zumstein pour Jean). Certains sont disponibles sur internet (Augustin ou Godet pour les NT).

Quelle forme

La prédication doit être écrite soigneusement. Elle doit avoir une construction logique. En général une introduction et une conclusion. Elle ne doit pas être ennuyeuse ou tourner en rond.

Pour qui

La prédication doit tenir compte du public. On ne prêche pas de la même manière pour des enfants et des adultes. Mais il ne faut pas avoir trop d’idées sur le niveau

de l’auditoire, on peut avoir des surprises. Quel que soit le public, la préparation doit être très soigneuse.

La durée

Moins de 10 mn plus si vous sentez le public captivé ; mais c’est difficile d’avoir un message simple à faire passer sans être répétitif.

L’articulation avec la liturgie

On ne peut pas déléguer la liturgie sans dialogue. Tout doit contribuer au message que l’on veut faire passer y compris les chants et dans les chants les strophes choisies ;

Le déroulement du culte

Cet ordre peut varier mais reste un dialogue entre l’assemblée et une parole

Notes de Philippe et Dominique

FORMATION A LA PREDICATION 24 NOVEMBRE 2018 IPT QUE PRECHER
CLAIRE CHAUMET

Que prêcher ? : la bonne nouvelle c'est-à-dire l’Évangile soutenu par le texte Nouveau ?

La nouveauté est liée au prédicateur : on va mettre de nous même, notre foi, ce que nous sommes, ce que nous avons vécu. C’est en cela que la prédication va apporter quelque chose de nouveau à celui qui écoute

Pour cette raison, on ne peut pas prêcher pas valablement sur la prédication des autres L’évangile est renouvelé par le prédicateur, ancré dans société aujourd’hui
Karl Barth : « On prêche la Bible dans une main le journal dans l’autre »
Ce que l’on prêche doit être en relation avec ce que vivent les gens, pour pouvoir les toucher.

C E QUE LA PREDICATION EST OU N’EST PAS

Chacun était invité à indiquer d’un mot ce que selon lui la prédication était ou n’était pas Propositions des participants :

Ce que la prédication est	Ce que la prédication n’est pas
Éclairage Réflexion spirituelle Éducation spirituelle Discernement Exhortation Annoncer le bonne nouvelle Partager sa foi Explication biblique Analyse Vécu Partage d’expérience Apprentissage de l’humilité Partage Témoignage Annoncer béni	Explication de texte Sermon Confusion Exhortation Comparaison Traduction Morale Non réaliste Évangélisation Orgueil Connaissance intellectuelle Discours Imprécation, maudire

Ce qu’en disent les théologiens :

Saint Augustin 4ème siècle : c’est un appel à la conversion
Touche l’intellect la volonté les sentiments, touche les personnes

Dietrich Bonhoeffer : Annoncer prononcer proclamer développer témoigner être envoyé c’est Dieu qui m’envoie

André Gounelle : Enseigner actualiser
Laurent Gagnebin : Écouter édifier proclamer interpeller

Raphael Picon : La prédication doit permettre que l’Évangile soit une parole libre créatrice et motivante. Transmettre comment ce texte me fait comprendre d’une manière nouvelle que je suis touché par la grâce

Gerhard Ebeling : Prêcher c’est dire la parole de Dieu dans un langage humain et surtout ne pas réciter des dogmes

Ce n’est pas :

- Un cours de théologie
- Une étude biblique (mais il faut avoir étudié le texte au préalable)
- Un parcours historique
- Une paraphrase du texte
- Un discours moralisateur
- Une imprécation
- Un plaidoyer politique ou personnel

COMMENT PREPARER UNE PREDICATION

Préparer une prédication demande du temps L’équivalent d’une journée, il faut s’y Prendre à l’avance

1) Lire et choisir le texte
Le choix parmi les textes du jour de la Bible en 6 ans n’est pas impératif
2) Faire l’exégèse
À partir de plusieurs traductions
Le site lexilogos permet de voir les concordances de l’emploi d’un mot dans le texte
Voir aussi la bible du rabbinat (commentaires de Rachi 10ème siècle)
Noter tout ce qui parait bizarre : Les premières impressions, les premiers questionnements sont souvent source d’inspiration
3) Extraire un passage, une idée
4) Faire un plan

Importance de la conclusion : où veut-on amener l’assemblée ...
5) Faire des recherches complémentaires

6) Rédiger un premier jet
7) Rédiger la liturgie ou échanger avec celui qui en est chargé

Prédication et liturgie ne sont pas indépendantes 8) Choisir les cantiques
9) Revoir la prédication

8 à 10 heures de travail

Inspiration au moment où on dit sa prédication

La peur ne pas être à la hauteur

Faut-il nécessairement être érudit ou prendre des références extérieures au texte ou des références du monde actuel

Quelle légitimité à ma prédication
Longueur durée
Quelle durée 10 à 12 mn : 2ou 3 pages dactylogaphiées
prêche-t-on pour un auditoire précis ou pour un auditoire inconnu
Ordre du culte, type de cantique
y-a-t-il des textes + faciles pour débuter ? Les évangiles sauf Jean surtout les paraboles sortir des sentiers battus
texte et émotion
utilisation de la chaire : suivant les usages locaux
recommandation de lecture : Un catéchisme protestant Antoine Nouis

https://www.info-bible.org
https://topbible.topchretien.com/
https://emcitv.com/bible/
https://www.lexilogos.com/bible.htm https://www.mechon-mamre.org/f/ft/ft0.htm ou http://www.sefarim.fr

FORMATION à la PREDICATION ; 2018- 2019
19 janvier 2019 : « Célébrer le culte... la liturgie »Par Anne PETIT et Annick MOREAU (pour la pratique)

Prise de notes par Nadine Davous.
Quelques généralités :

- Bien sûr, divers « ordres « de la liturgie sont possibles, mais la fantaisie ne justifie pas le « n’importe quoi »... la liturgie doit avoir un ordre qui a du sens, une logiquethéologique !
- Besoin de cohérence si « liturge » et prédicateur sont dissociés...
- Si prédication et prière priment sur la liturgie dans la tradition réformée, besoin aussi de

« rite », qui structure le dialogue avec Dieu, donc soin à donner au sens de la liturgie :

elle peut être porteuse de l’Evangile, parfois autant que la prédication...
- « D’œuvre du peuple » chez les grecs, la liturgie prend vite un sens cultuel chez Paul, et

devient dès les premières églises chrétiennes un dialogue entre Dieu et l’assemblée ; Calvin la structure dès son passage à Strasbourg, les églises réformées en établissent un « ordre » au XIXème siècle, avant la formation de l’ERF. Il existe actuellement plusieurs liturgies « officielles ». Il y a dans certaines paroisses des « temps liturgiques (tempsordinaire, Avent, ....),
- Cet ordre distinguent 3 parties, et est ponctué de cantiques :

1- Un dialogue entre Dieu et les humains.

- Annonce de la grâce : culte à Dieu, qui nous invite

- Accueil : Dieu invite, nous répondons à cet appel. Les mots d’accueil permettent de personnaliser le culte en fonction de l’assemblée, en évitant certains termes parfois (par exemple, on évite les mots « grâce » ou « libération » en prison !!)

- Louange envers Dieu qui nous a invités : texte liturgique ou psaume, (du jour, ou en relation avec la prédication, ou...), puis psaume chanté.

- rappel de la loi, de la volonté de Dieu (peut aussi être après la repentance : voir l’ habitudede la paroisse d’accueil...) ; peut être un texte biblique ou liturgique.

- Repentance : reconnaissance, « confession » du péché et demande de pardon : peut être enécho avec l’actualité

- Déclaration du pardon : Dieu sait que nous n’y arrivons pas... Différence entre Luther ( nous sommes à la fois pécheurs ET pardonnés... ) et Calvin (nos efforts sont si minimes que insuffisants,mais Dieu nous aime quelle que soit notre action : parce que nous sommes pardonnés, nous pouvons écouter la loi...). On peut choisir un texte biblique (évangile de Jean, épître de Paul...)en relation avecla prédication.

2- Le temps de la Parole.

- Prière d’illumination : nous avons besoin d’être « éclairés » par l’esprit de Dieu pourcomprendre la Parole... pour trouver la parole de Dieu dans ces écrits humains, ancrés dans une culture, différencier ce qui est de l’ordre de la foi, de la « poétique », de la science
- Lectures bibliques (« du jour », si possible, communs avec nos frères catholiques, en sus de «lire la Bible en 6 ans »): peuvent être « dispersés dans la liturgie, sauf le texte sur lequel est faite la prédication : par ex psaume au début, un prophète pour le rappel de la loi, l’épitre pour le pardon....)
- Prédication : elle s’adresse à CHAQUE fidèle individuellement, plus qu’à la communauté :c’est le lieu où le Christ va se révéler à chacun d’entre nous... et c’est imprévisible pour leprédicateur ! Donc respecter un silence à la fin (intériorisation de ce qui a été entendu), avant un temps musical.
- Confession de foi : parce qu’on adhère à ce qui vient d’être lu et annoncé dans laprédication ; dite par l’assemblée ou par le prédicateur, selon son choix du texte :symbole des apôtres, autre confession dans les recueils ; on peut y insérer une phrase en lien avec la prédication.
- Cène (non étudiée, faute de temps...)
3- L’ouverture au monde : un chemin vers la sortie !

- Annonces : paroisse, Eglise universelle, monde...

- Offrande

- Prière d’intercession : pour les membres de l’Eglise, le pays, le monde (une situationparticulière) puis Notre Père : peut être placé aussi avec la prière avant l’invitation à la Cène- Exhortation ou « parole d’envoi » : rappel de la loi, d’une phrase clé de la prédication,verset biblique... qui va accompagner le fidèle durant sa semaine, pour être « témoin du Christ
- Bénédiction finale, les mains ouvertes : la grâce de Dieu nous accompagne.

4- Le choix des cantiques :

- chercher dans l’index thématique des recueils de chants

- s’assurer auprès de l’organiste que l’assemblée connait les chants

- chant de louange ou psaume après la louange, cantiques en lien avec la lecture, lathématique de la prédication (amour, libération...)

Supports de travail : à télécharger sur le site de l’EPUF(Vivre en Eglisevie spirituelleprière et culteliturgie) :

Liturgie jaune de l’EPUF, liturgies de l’Alliance nationale des Eglises luthériennes de France, de l’Unionnationale des Eglises réformées évangéliques de Nîmes, le « Guide des prières » de l’EPUF, « La galette et la cruche « d’A. Nouis

Livres pour aider à la liturgie:

Antoine Nouis : « la Galette et la Cruche »,tome 1, tome 2 et tome 3 (réédités)

Lytta Basset, Suzanne Schell, Francine Carrilho : « Traces Vives » (Mais il y en a d’autres…)

Dans la collection « 1000 textes » :

Robert Riber :« Chemins »

Robert Riber : « Fenêtres ouvertes »

Jean Debruynne : « Ouvrez » (Mais il y en a beaucoup plus…)

André Dumas : « Cent prières possibles »(un peu ancien, mais sans cesse réédité)

Alain Arnoux : « Passages » (toujours d’actualité)

Sœur Myriam, diaconesse de Reuilly : « Une source cachée au cœur du monde »

Sœur Myriam, diaconesse de Reuilly : « Porte ouverte sur la liturgie »

(collection Editions Réveil, « au fil des jours »), sans doute chez Olivétan aujourd’hui.

Textes pour l’Avent et Noël– chaque année – « Chemins d’Avent »(éditions du Signe)

Albert HARI : « Prières pour les incontournables de la vie » (éditions du Signe) (inter religieux)

Au cœur de la vie, prières pour les jeunes, (éditions du Signe)

Alain Houziaux : « Paraboles au quotidien »

Alain Houziaux : « Mon silence te parlera »

Collection « Vivre, Croire, Célébrer » (éditions de l’Atelier, catholique)

Face à la mort : des vivants (prières pour les obsèques)

Le pain et le vin : textes non bibliques pour réfléchir, méditer, célébrer

La naissance : textes non bibliques pour le baptême

Les visages de l’amour : textes non bibliques pour le mariage

DEFAP : expressions de foi de l’église universelle, tome 1 et tome 2

Notre pain quotidien : éphéméride de prières de la société luthérienne, éditions Olivétan (annuel depuis 2011).

NIVEAU 2 : EXERCICE DE PRÉDICATION

Formation à la prédication - Niveau 2 – samedi 2 février 2019 - Les sources –

Bibliothèque IPT : 5 entrées 20 €
2. Ouvrages de référence pour la prédication

- Raphaël. Picon, L’Art de prêcher : Olivétan, 2008 (18 €)

- Antoine Nouis Le sens du culte : Olivétan, 2010 (24,50 €)

- La prédicationde la Commission ERF Edifier & Former– Tome 1 (1996) – Tome 2 (1999)

- Laurent Gagnebin, Le culte à chœur ouvert : Labor & Fides, 1992

3. Ouvrages de référence pour la liturgie

- Liturgie JauneERF

- Antoine Nouis La Galette et la cruche : Réveil Publications, tomes 1, 2, 3

- Isabelle Bousquet Des cultes « autrement »: Olivétan, 2007 (17,50 € avec CD)

- Nicolas Baud Au commencement – Textes liturgiques pour le culte : Olivétan, 2008 (17,50 €)

- Agnès Schaeffer liste de livres pour aider à la liturgie- 1p (en PJ)

4. Sites web

Notes bibliques et prédications de La Coordination nationale Evangélisation et Formation de l’EPUdF

Pour chaque dimanche de l’année (et les jours de fête), des notes bibliques et une prédication sont proposées par une équipe de pasteurs, suivant le lectionnaire « la Bible en 6 ans» de la Fédération Protestante de France. Possibilité de les recevoir tous les mois par mail.

https://www.eglise-protestante-unie.fr/notes-bibliques-et-predications

Le site actuel affiche les 4 dimanches qui suivent. Pour accéder aux archives, il faut s’inscrire.

Service radio de la Fédération Protestante de France

http://www.protestants.org/index.php?id=71

Cultes à la radio depuis 1938 : 3 430 dimanches : Fichier Excel (en PJ)

Service protestant sur France-Culture

http://www.franceculture.fr/emission-service-protestant-12-13

Toutes des prédications depuis 2007

Lire & Dire

http://www.lire-et-dire.ch/

Lire & Dire propose une étude approfondie du passage, des pistes de prédication, mais pas de prédication !

Le site est en restauration suite à une défaillance de l’hébergeur. La liste des péricopes est en PJ. Vous pouvez obtenir une étude sur un passage biblique en utilisant le formulaire du site.

Aides à la prédication UEPAL

http://acteurs.uepal.fr/culte/aides-a-la-predication

Liturgies EPUdF et FPF

https://www.eglise-protestante-unie.fr/convictions/celebrer-dieu-les-liturgies-3

http://liturgie.free.fr/Liturgies des Eglises de la FPF

Autres sites utiles (Il en existe pléthore)

http://lire.la-bible.net/Pour comparer 5 versions « protestantes »

http://www.lexilogos.com/bible.htm plein de Bibles dont « Chouraqui »

http://www.defap.fr/activites-france/calendrier-dintercessionPrière d’intercession mensuelle

http://oratoiredulouvre.fr/predications.php

Textes pour la liturgie https://oratoiredulouvre.fr/prier-dans-un-culte-familial-ou-personnel.php

http://www.eretoile.org/En-relation-a-dieu/Predications/

Une paroisse Canton de Vaud http://clamans.hautetfort.com/

Les Sources : Notes prises par Geneviève Voitel

Pour le texte biblique : Indications complémentaires de Claire Chaumet et de Marc Pelcé sur les ouvrages et les sites indiqués dans les documents électroniques envoyés.

Les bibles en ligne présentent l’avantage de pouvoir être affichées sur deux colonnes, ce qui permet la comparaison entre versions différentes.

La version du chanoine Osty est intéressante pour étudier Paul.

La nouvelle traduction de la bible éditée chez Bayard a été assurée par des exégètes et des écrivains ou poètes ; elle est plus littéraire, plus poétique ; la traduction d’Esaïe est particulièrement réussie.

La traduction réalisée par André Chouraqui a beaucoup de saveur : il traduit presque mot à mot le texte hébraïque.

Il est intéressant d’avoir la NBS et la TOB en version d’étude car elles comprennent pour chaque livre biblique des introductions très complètes qui suffisent quand on commence à prêcher.

Ce qui est important, c’est de trouver la version qui nous convient le mieux et nous parle le plus.

Raphaël Picon disait que la meilleure façon de se faire une idée à cesujet était de prendre quelques points d’un texte et de comparer cespoints dans différentes versions.

Laurent Gagnebin préconisait de recopier le texte à la main, sans ponctuation, puis de restituer soi-même la ponctuation afin de voir toutes les subtilités et possibilités de sens.

Pour mieux comprendre le texte et avoir une idée du contexte historique :

« Introduction à l’Ancien Testament » sous la dir. de Jean-Daniel Macchi, Christophe Nihan, Thomas Römer. Genève, Labor et Fides, 2è éd. revue et augmentée, 2009 ; présentation de chaque livre de l’Ancien Testament (plan, contenu, milieux producteurs, enjeux et orientations bibliographiques). page1image18288

« Introduction au Nouveau Testament » sous la direction de Daniel Marguerat, coll. « Le Monde de la Bible, 41. Genève, Labor et Fides, 4è éd. revue et augmentée, 2008 ; explique comment a été écrit le texte, donne les recherches en cours.

« Commentaires des Evangiles », c

Pour préciser des notions théologiques

« Encyclopédie du protestantisme » Pierre Gisel (dir.), Paris, PUF, collection « Quadrige Dicos poche », 2006, 2nde édition revue, corrigée et augmentée ; toutes les grandes notions théologiques y sont expliquées ;permet d’éclairer l’auditoire sur des points parfois moins connus.

Pour les outils de travail, la règle est la prudence : il faut toujours vérifier quels sont les auteurs et les rédacteurs.

Pour la liturgie

« Liturgie jaune » : quand on la suit, on est sûr de ne jamais faire d’erreur !

« La Galette et la cruche : prières et célébrations», d’Antoine Nouis,tomes 1, 2, 3 ; éd. Réveil Publications, puis éd. Olivetan ; l

Dettwiler (Université de Genève), éd. Labor et Fides ; collection dirigée par Andreas; chaque passage commenté fait l’objet d’une traduction originale et donne une critique textuelle, des informations historiques et littéraires, la présentation des différentes positions défendues dans la littérature secondaire, etc.. : intéressant si l’on a un peu de mal à comprendre le texte.

« Un catéchisme protestant », d’Antoine Nouis, nouvelle édition 2010 augmentée, éd. Olivétan ; guide pour découvrir la Bible et réfléchir sur les thèmes de la foi ; vocabulaire simple, contient de petites histoires juives pleines d’humour qui peuvent venir utilement en appui dans une prédication. La majorité des textes sont introduits par un texte biblique, une histoire ou une parabole parfois empruntée au judaïsme.

« Eclats d’Evangile » de Marion Muller-Colard, Bayard/Labor et Fides,

2017, 460 p. ; commentaires de l’évangile du dimanche à venir parus durant trois ans dans « Réforme » ; contient toujours une prière ; (Marc Pelcé : « pour innover »).

« Des cultes autrement » d’Isabelle Bousquet, éd. Olivetan, 2017 ; pour oser animer des cultes « autrement » ; avec un cd-rom et les fichiers textes ; (Marc Pelcé : « décapant »). page3image4928

« L’évangile médité par les Pères », de Daniel Bourguet, éd. Olivetan ;série de quatre commentaires, un par volume, portant sur chacun des livres du Nouveau Testament ; méditations des Pères de l'Eglise.

Les sites web pouvant aider pour la prédication (cf la liste envoyée par Marc)

Les sources présentées sur la liste sont sûres ; sur le web, il faut exercer notre esprit critique, regarder de qui émane le site (vérifier les sigles ...).
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« Notes bibliques et prédications » : quand on est abonné, on peut télécharger les prédications. page3image15264

« Lire et dire » existe aussi en version papier, parution 4 fois / an.

Site de l’Oratoire du Louvre : des prédications sur un registre un peu différent, qui nous « décalent » un peu.

Quelques conseils très pratiques :

Imprimer le texte biblique sur lequel on prêche.

Quand on n’a pas le temps de préparer, on peut toujours reprendre une bonne prédication d’un autre, à condition de citer sa source.

On peut imprimer la prédication sur 2 colonnes, en format paysage, pour le confort de lecture (lignes plus courtes).

Ne pas justifier son texte ; si on le fait, cela déplace tout et il devient moins lisible.
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Eviter les polices de caractères avec empattement ((par exemple le Times) moins lisibles que ceux sans empattement (par exemple l’Helvetica). page3image28800 page3image27304 page3image27464