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Service formation et accompagnement pour l'Église protestante unie région parisienne
12 janvier 2018

FORMATION À LA PRÉDICATION 2017-2018

Formation à la prédication : voir les notes de cours après le programme

Formation-prédication-2017-18

Ci-dessous les notes d'étudiants de trois interventions du 25/11/17

- Passer du texte à la Parole vivante - Professeur Frédéric Chavel

- Le sens du culte – Professeur Nicolas Cochand

- Que prêcher ?  - Anne-Laure Danet, pasteure à Paris-Montparnasse

 A la suite les notes d'étudiants des interventions du 20/01/18

- Prédication : comment je m’y prends ? Philippe Grand d’Esnon, pasteur EPU au Vésinet

- Formation à la prédication – Niveau 1 – Jour 2 Savoir parler en public avec Delphine Robert

- Formation à la prédication – Niveau 1 – Jour 2 – Entraînement en groupe

- Formation à la prédication Comment je m’y prends? Marc-Henri Vidal, pasteur à Enghien,  

Frederic_Chavel_IPT-dogmatique

Passer du texte à la Parole vivante Professeur Frédéric Chavel 25/11/2017

Frédéric Chavel: professeur de dogmatique à l’IPT
Docteur en théologie de l’Université de Genève, spécialiste de la prise en compte de la tradition dans la théologie protestante
Pasteur luthérien ( Paris, Nice..) 16 ans de ministère en paroisse

1/ Présentation des participants et préambule

Dans ces présentations revient souvent le mot de « formation »
F.C revient sur l’importance de la formation:
Dans certaines églises, on considère que l’Esprit Saint est comme un éclair qui traverse tout, comme une fulgurance ni précédée ni suivie et donc que les prédicateurs peuvent se laisser porter: donc pas de préparation nécessaire; l’Esprit Saint est à l’oeuvre.

Ce n’est pas tout à fait la vision de l’Esprit Saint dans l’EPUF
Dans la théologie de la Réforme l’Esprit Saint passe aussi par la vie des hommes, par l’échange, par la réflexion, la formation, le travail: toutes les formes de ministère dans l’église exigent qu’on se forme.
Cette formation à la prédication de l’IPT initie une formation continuée.
3 manières de poursuivre via l’IPT:
- Suivre un cours public un samedi par mois (1 enseignant,1 thème)
- Suivre un cours à distance; modules au choix
- Suivre un cursus ordinaire d’étudiant

2/ Réflexion proposée aux participants:

Chacun pense à une prédiction qui l’a marquée..mais une prédication entendue il y a longtemps, dans son enfance ou sa jeunesse (penser dans le long terme) : qu’est ce qui vous a marqué ? que pensez-vous que cette prédication vous apporte aujourd’hui ?
Recueil et partage des témoignages.

FC insiste sur le fait qu’étant actuellement dans une société de l’instantanéité, il faut considérer ce qu’une prédication peut apporter dans le long terme, comment elle nous met en marche longtemps après, de façon profonde; parfois, ce qui a été entendu n’a pas d’impact immédiat mais chemine progressivement dans l’inconscient et finalement touche en profondeur.

3/ Pour éclairer le thème de la séance « Passer du texte à la Parole vivante: Réflexion autour de 3 questions : Le fait que le texte devienne Parole vivante vient- il
du rapport à l’auditeur ?
du texte lui même ?

du prédicateur ?

3.1 / Rapport à l’auditeur : est ce qu’une prédication devient vivante parce qu’elle part de la vie de l’auditeur ? quel rapport à l’auditeur doit -on avoir ?
Une vision simpliste consisterait à dire que le texte devient vivant dès l’instant qu’il touche l’auditeur: d’où la tentation de travailler la prédication en fonction de l’auditoire, de ce qu’on pense qu’il attend....on risque alors de se détourner de l’objet profond.

Il est important de ne pas trop se focaliser sur l’auditoire car on se met alors à imaginer ce qu’il attend, ce qu’il vit etc...il y a là même une question ed respect: on ne sait pas tout de ce que vivent les auditeurs, de ce qu’ils ressentent...
Surtout dans les paroisses « profilées », « étiquetées », ne pas partir du pré- supposé qu’on sait ce qu’ils attendent (sinon on enferme les gens dans des préjugés).

Il faut faire confiance aux auditeurs: le côté vivant de la prédication vient du fait qu’on fait confiance à l’auditeur.page1image27360 page1image27520 page1image27680 page1image27840 page1image28000

Cependant, bien sûr qu’il faut tenir compte des circonstances etc..on ne prêche pas de la même façon devant des enfants, dans un hôpital ou devant des étudiants...

3.2/ Rapport au prédicateur : est-ce que ce sont les qualités du prédicateur qui rendent la parole

vivante ?
Luther dans ses » propos de table « distingue le bon prédicateur et le prédicateur qui plait au monde (en 6 points) :

  • Le prédicateur qui plait au monde (comme les gens les aiment) c’est:

    - être savant
    - ne pas avoir de défaut de prononciation
    - être éloquent
    - être gentil de sa personne
    - ne pas demander de l’argent mais en distribuer (rendre les choses faciles, alléger la vie et la conscience)
    - dire des choses qui font plaisir à entendre

  • Le « bon » prédicateur (ceux qui enseignent les gens du commun de la manière la plus simple) - être capable d’enseigner les gens avec une belle rigueur et une belle méthode (c’est à dire la formation mise au service de l’autre)
    - avoir la tête bien faite (pour que notre parole soit claire et porteuse)

    - être éloquent (dans le sens : prononcer un discours mis au service de l’autre)
    - avoir une bonne voix (aspect dynamique du message/passage vers l’autre)
    - avoir une bonne mémoire (bien maitriser, intérioriser, s’approprier suffisamment sa prédication pour que le texte ne soit qu’un outil au service du message)
    - savoir s’arrêter
    être sûr de son fait et y mettre son zèle
    risquer sa santé et sa vie, son bien et son honneur (c’est à dire être aussi prêt à décevoir..)

    3.3 Rapport au texte: la vie viendrait-elle du texte ?

    Cette vision se heurte à 2 écueils:
    - Prêcher sans le texte :injecter de la vie en racontant des anecdotes personnelles
    - Prêcher seulement le texte: certains prédicateurs ont un peu peur de la potentialité vivante du

    texte donc ils paraphrasent; ils rétrécissent et enferment le texte en lui même et terminent

    parfois par une morale; ce faisant, ils enlèvent la vie du texte.
    - Le côté vraiment vivant de la prédication,c ‘est le message, l’interprétation

    Il existe nécessairement un travail d’interprétation qui se produit entre le texte et le prédicateur. La Parole de Dieu prend vie dans son rapport au lecteur, dans le lien qui se crée entre la Parole et le lecteur

    A noter qu’il existe plusieurs points de vue à ce sujet:
    - Approche spiritualiste: l’Eprit Saint passe via le prédicateur (pas à travers le texte)
    - Approche bibliste: la Parole de Dieu est contenue dans les mots de la Bible, dans le texte en

    tant que texte
    - Approche de L’EPUF: la Bible n’est pas vivante mais elle est traversée par la Parole de Dieu qui

    est vivante.La Parole de Dieu se découvre quand le pont s’établit entre un texte et un lecteur. Luther et Calvin insistent beaucoup sur la différence entre « scriptural» (le texte) et « viva vox » (message qui traverse le texte, résonnant, mobile dynamique).

    4. Alors,finalement qu’est ce qui fait que la prédication est une Parole vivante ? La parole de Dieu est interprétation


    La question n’est pas: « est ce que moi, j’arrive à interpréter la parole de Dieu ? (dans ce cas là, je suis le sujet et la Parole est l’objet )
    page2image31008 page2image31168 
    C’est le contraire: c’est Dieu qui est le sujet, cette Parole passe par la Bible et c’est nous qui sommes interprétés par elle; c’est nous qui nous laissons pénétrer par elle. 

Ce rapport vivant d’interprétation entre la Bible et nous est à la fois individuel et collectif dimension collective= Synodalité:

Quand vous préchez dans une communauté chrétienne, vous accomplissez un acte de cette communauté; vous accomplissez un ministère qui n’est pas votre propriété privée mais qui s’inscrit dans la communauté: l’église est une communauté de partage de la Parole de Dieu.
Vision presbytéro -synodale de l’EPUF:
dimension presbytérienne: dimension personnelle, locale
dimension synodale: ancrage dans la communauté, dimension ecclésiale dont il faut tenir compte.

Comment préparer la prédication, interprétation vivante de la Parole de Dieu qui tient compte de l’auditeur, du texte et du lecteur ?
La démarche est une sorte d’ascèse puis de réouverture:
3 étapes

- Point de départ = la largeur de la vie, la richesse de l’église, le quotidien... tout ce qu’on porte comme expérience de vie
- En préparant la prédication, concentration progressive sur la responsabilité du prédicateur..on entre dans un rapport personnel et intime avec la Parole de Dieu; il faut qu’il se passe quelque choses entre le prédicateur et la Parole de Dieu

Au terme de cette relation intime et personnelle, on est prêt à prêcher.
- Alors troisième temps: la prédication= ouverture aux autres, partage, retour vers le monde; libération de la Parole partagée .
Frédéric Chavel évoque le texte biblique du songe de Jacob au gué de Jabbok (Genèse 32) et le voit comme une métaphore de la prédication: Jacob sait qu’i est envoyé vers son frère pour se réconcilier
Pour passer cela, il reste seul toute la nuit: seul ou pas seul ? c’est là que tout se joue; dans sa lutte avec l’ange, ce personnage symbolique dans lequel se concentre tous les enjeux.
Il est décidé à ne ressortir que quand il aura reçu la bénédiction; il ressort quand il s’est passé quelque chose entre lui et Dieu: alors, il e t capable de retourner vers les autres.

Donc double mouvement: du plus large de la vie et du monde vers le plus intime et le plus personnel puis à nouveau vers le monde
Karl Barth dit « la Parole de Dieu c’est la relation d‘interprétation entre la bible et notre vie à nous; ....la Bible dans une main, le journal dans l’autre «
A noter qu’il ne faut pas interdire de faire rentrer l’actualité dans la prédication mais ce n’est pas non plus une obligation.

Enfin, lorsqu’on sait ce que l’on veut dire, quel message partager, se pose la question de la rhétorique de la prédication: comment le dire ? comment tenir compte de l’auditoire pour l’accompagner dans ce partage de la Parole vivante ? .....

 

 

Nicolas-COCHAND

Formation prédication du 25/11/2017 matin

Le sens du culte – Professeur Nicolas Cochand

Objectif de la formation :

  • -  Situer la prédication dans l’ensemble du culte

  • -  Comprendre le sens du culte

  • -  Voir ce que nous faisons lorsque nous nous réunissons le dimanche matin :

    o Chanter o Prier
    o ....

    Bibliographie :

  • -  Olivier Bauer : « Les cultes des protestants » - 2017 – Editions Labor

  • -  Antoine Louis : « Le sens du culte » - 2010 - Editions Olivetan

    Qu’est-ce qu’un culte ?

    Rassemblement souvent dominical des fidèles des croyants pour un temps mis à part ; assemblée ;

    Mot de Jean Calvin : il a été important pour les liturgies, c'est-à-dire la manière de porter le culte. Sens du culte : « Honorer Dieu et le servir & en recevoir fruit et édification. »

    Mouvement des croyants vers Dieu et de Dieu qui se tourne vers les croyants.

    Culte = ce double mouvement.

    Gothdienst = all. Servir divin – service à Dieu

    Dans le culte chrétien : rencontre, échange, mais aussi beaucoup de motivation pour se retrouver le dimanche matin au temple, au culte.

    Si on se pose la question quel est pour moi le but d’un culte ?

  • -  Etre en contact avec le Christ

  • -  Expérience

  • -  Rencontrer les autres

  • -  Se rassembler

  • -  Accueillir, être accueilli tel qu’on est

  • -  Dans la différence

  • -  Se retrouver

  • -  Prier en communauté

  • -  Se ressourcer ensemble

  • -  Se conforter

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  • -  S’édifier

  • -  Se rappeler et rappeler les uns aux autres l’amour inconditionnel de Dieu, la grâce, l’accueil

    du Christ

  • -  Etre témoin

  • -  Annoncer une parole : l’Evangile

  • -  Temps d’arrêt

  • -  Temps à part, pour reprendre son souffle, retrouver du sens, se poser, se voir soit même

    différemment

  • -  Attente de type thérapeutique : être guéri, expérience d’une vie nouvelle, se faire du bien,

    recevoir quelque chose qui nous fait du bien

    Donc lorsque l’on fait le culte, on se retrouve avec des personnes qui n’ont pas toutes les mêmes attentes.

    Qu’elle est le moment du culte qui nous touche le plus ?

  • -  La communion

  • -  La grâce redite

  • -  La prédication

  • -  La bénédiction

  • -  Etc

    Ce qui nous fait dire qu’un temps de culte est un temps complexe où le prédicateur doit donner un message clair qui parle à plusieurs personnes avec des attentes différentes.

    Prédication commune à l’ensemble des églises chrétiennes.

    6-8 minutes = temps d’attention

    Actes des Apôtres : Paul a parlé toute la nuit. Aujourd’hui, il serait difficile de prêcher plusieurs heures. Tout dépend des périodes et des contextes.

    Le culte est quelque chose d’étonnant, d’inhabituel : écouter, se lever, chanter, prier

    S’isoler avant pour ne pas être détourné par les échanges avant. Discussions et ce n’est qu’au bout de la musique d’accueil que les personnes se taisent.

    Il y a 25-30 ans, l’accueil était plutôt un temps de recueillement en silence.

    Les attentes sont donc différentes et contradictoires en fonction des personnes de l’assemblée.

Quand commence le culte ?

Quand l’officiant commence ? Avec la musique ? Quand je suis sortie de chez moi ? etc.  Complexe.

Objectivement : la musique / cloches - vision luthérienne = début du culte.

Un culte se déroule donc dans un contexte : éléments culturels, d’ambiance, d’événements extérieurs, des évolutions de l’époque.

Faire en sorte que les personnes, entendent et reçoivent quelque chose. Privilège de parler pendant 6, 8 minutes sans être interrompu. Ce qui montre que l’on attente quelque chose de la prédication.

Culte = temps hors norme.

Pourquoi le dimanche matin ?

Dimanche = jour du Seigneur (étymologie)
Résurrection du Christ / tombeau vide = 1er jour de la semaine – semaine juive – dimanche matin

Empire romain : le dimanche n’est pas un jour spécifique. Avant l’édification de l’Eglise = on se rencontrait le matin, prêche tous les jours.

Idem 16ième siècle : Calvin jusqu’à 20 fois par mois.
Lettres de Paul : manière dont il parle de la Cène = fin d’après-midi.
Pas de commandement biblique qui nous dit que c’est le dimanche !
Pas de nécessité de le faire le dimanche matin. Cela ne dit pas pour autant qu’il faut changer.

Comment se déroule un culte ?

Rythme, tradition (locales), mais malgré tout, il existe des textes de référence.

EPU (réformés, évangélistes luthériens) pas de liturgie de l’Eglise Protestante Unie. Pas de volonté de se mettre d’accord. Estimé qu’il n’était pas nécessaire d’avoir une liturgie commune mais qu’il s’agissait d’une unie de courants différents. Donc 2 types de litur.

- Jaune moutarde 1983 – Luthérienne (commun avec les alsaciens) - o Site internet EPUDF

  • -  Jaune - 1996 (date du synode qui l’adopte) – ERF - Réformée

  • -  Liturgie luthérienne – 2016 en Alsace – UEPAL.fr

    Pas de liturgie pour l’EP Unie
    Classeur avec 5 déroulements et des variantes de textes.

  • -  Lit. 1 et 2 avec et sans cène

  • -  Lit. 3 - baptêmes

  • -  Lit. 4 - petites assemblées

- Lit. 5 - déroulement plus biblique

Maintenant, liturgie pour les temps de fêtes.

Voir site epudf.fr : « vivre l’Eglise » - « vie spirituelle » – « prières & cultes » – télécharger les liturgies

1963 : nouvelle liturgie verte – comme 68 suit, on s’en écarte très rapidement. Après 1968 : on s’écarte de cela : « la lecture par les pasteurs dans le livre de liturgie ».

Désormais, la liturgie est quelque chose de l’ordre de la création chaque dimanche. Extrêmement choquant pour un catholique ou un orthodoxe.

Entre 63 et 96, flottement. Aujourd’hui, textes synodaux apportent quelques éclairageon a élargi la créativité à l’ensemble du culte. Aujourd’hui, on arrive dans une phase où on se questionne à nouveau. Faut-il ou non dire tous les dimanches la même prière ?

Pendant longtemps, en France diffusion d’un classeur pour chaque temps du culte des textes et variantes. Il existe encore dans certaines paroisses.

Liturgie verte succède à la liturgie noire (1898 – synode général officieux) : liturgie qui fera référence jusque 63. Elle se réfère à ce qui s’est mis en place au 16ième siècle. Liturgie en français y compris pour la Sainte Cène. Adaptation de ce qui existe. Eléments du culte remonte à l’antiquité pour certains textes. Dans la structure générale, c’est aussi très ancien. On va prendre la liturgie en latin, la traduire et l’adapter.

Prière de J Calvin : très forte impression du pêché. Elle n’est pas de J.Calvin, 1538-1541 il est à Strasbourg. Il conduit le culte et prêche chaque jour et utilise la liturgie en allemand (Busser ?) adaptation de la liturgie latine. 1533, 1ère liturgie en français. Cette prière est donc une adaptation d’un texte de l’époque médiéval (« humain indigne par lui-même »)  montre un fort élément de tradition dans le culte.

Calvin est appelé à Genève mais demande de poser certaines choses : textes, prières, déroulement du culte : 1542, quelque différences par rapport à la lit. De strasbourg.

Grâce divine se reçoit de la parole reçue dans la foi. Parole proclamée et reçue dans la foi. Donc prédication = élément central car formule la BN pour un jour donné et des personnes. Prédication devient le cœur du culte. Ensemble du déroulement du culte est centré sur la « grâce par la foi ». Pour recevoir dans la foi il faut donc entendre. L’ensemble du culte doit être compréhensible, objectif existentiel, pouvoir recevoir la grâce. Il faut donc que ce soit intelligible, en français pour la comprendre. Il faut toucher le cœur et que l’entendement illuminé = témoignage intérieur du Saint Esprit, que chacun puisse dire AMEN = C’est vrai, ici et maintenant je reçois la grâce divine.

Dieu se donne comme parole: sainte Cène = parole visiblecontinuité entre parole et la communion. Signifie que le Christ se donne au croyant. Il est donc important de participer en comprenant : dans le cœur et l’intelligence.

/!\ Luthériens et calviniens s’étaient séparés sur le sens de la sainte Cène.
1973 : le concorde de Léonneberg ?? fait se rapprocher luthériens et calvinistes.

Il faut retenir que le 16-ième donne une importance capitale à entendre et comprendre ce qui se dit au temple.

Spécificité réformée française qui fait que l’on s’éloigne de ce qui semble catholique « signe de croix », « se mettre à genoux », etc.

A savoir, dans Vatican 2 : plus de génuflexion.

Chez les luthériens, on peut s’agenouiller. La liturgie verte suggérait de s’agenouiller au moment de la confession des péchés. Disparu dans la liturgie jaune.

Messe en latin, traduite et adaptée mais violemment critiquée par les réformateurs. Elle s’adressait à une liturgie médiévale. Vatican 2 (62 à 65), a autorisé l’usage de la langue locale. Dernièrement, refonte du texte en français pour les catholiques de langue française. On ne peut plus critiquer avec les éléments de Calvin ou de Luther. Curé de base de comprenait presque pas le latin. Quand Luther pose des questions dans les églises locales, il est effaréénorme besoin de formation théologique, mise en place du KT pour former les curés puis le peuple. La liturgie réformée a donc une fonction de former les gens, leur donner une structure de foi.

A l’époque : Avoir l’assurance que la grâce seule nous est donnée par la foi. On est très inquiet du salut, de l’amour de Dieu. Le culte réformé, forme les esprits. 1ere parole : affirmation de la grâce : « La grâce de Dieu ... » (texte biblique). On dit en premier : la grâce vous est donnée.

Le culte chrétien est placé sous le signe de la grâce (annonce et proclamation). Dieu fait le premier pas = sens du culte. Nous sommes là car nous avons répondu à un appel. Réponse de la foi. Mouvement de la personne vers Dieu est second. C’est aussi au cœur de la prédication mais c’est l’ensemble du culte. Poser l’assurance de la grâce.

Comment on fait son salut ? On ne le fait pas, on le reçoit dans la grâce seule et dans la foi.

Ce n’est plus spécifique aux protestants, car nous sommes en accord avec les catholiques : déclaration conjointe sur la doctrine de justification de 1999 (texte dispo. en FR sur le site internet du Vatican): travaux entre luthériens et catholiques. Nous sommes d’accord sur l’essentiel mais divergeons sur certains points = consensus différencié. En accord sur : Dieu justifie le croyant par grâce: Sola Gracia et que c’est l’élément central. Les méthodistes se sont associés à cette déclaration. Les réformés également, l’an dernier. L’église anglicane est en cours.

On ne peut plus dire aux catholiques qu’ils ne croient pas à la primauté de la grâce. L’ensemble du culte : affirmation de la grâce.
« Le culte chrétien une perspective protestante » Ermanno Genre – 2006 – Ed. Labor
Dans le culte célébré aujourd’hui, il y a des spécificités mais c’est d’abord un culte chrétien. O.BAUER interroge les perceptions, les cinq sens.

Année liturgique : temps distincts marqués par des couleurs.

  • -  Année liturgique commence au 1er dimanche de l’avent.

  • -  Temps de l’avent à Noël épiphanie

  • -  Temps ordinaire jusque carême

  • -  Temps de carême – pâques jusque pentecôte – dimanche de la trinité –

  • -  Temps ordinaire ou temps de l’église – fête des récoltes – jusque fin novembre

    Propre aux réformés d’avoir détruit le visuel : ce qui était jugé comme une superstition autour des objets. Traité des reliques de Farrel : extrêmement polémique. Affaire des placardages contre la messe catholiqueabolition du vêtement clérical.

    Robe fait partie des signes d’autorité que l’on a supprimé dans les années 70. Cela dépend des régions. Faut-il porter la robe ? C’est une vraie question. La robe pastorale supprime les réflexions sur les habits.

    Pas de signe pour nous rappeler le baptême. Le bénitier est là dans les églises pour le rappeler. Adopter un esprit critique mais ne pas tout démolir.

    Parole première du culte : « La grâce et la paix vous sont données ». Il faut sans cesse se rappeler sous cette grâce. Un dialogue s’institue avec Dieu. Il y a église là où la Parole est droitement prêchée et culte correctement célébré et il faut ajouter reçu dans la foi. On parle de Proclamation de la Parole.

    On célèbre la Cène quand on communie et inversement. Selon Calvin, il faudrait communier une fois par semaine. Il y a eu des périodes où on ne communiait pas. Puis un décret papal pour au moins une fois par mois. Au 20ième siècle, introduction de la Cène au moins une fois par mois. Article dans la constitution de l’EPU. Devenir prédicateur, cela peut aussi être célébrer la Cène.

    Pratique catho. Extrêmement fréquemment = pratique nouvelle.

    C’est dans ce contexte là que la réforme à lieu pour passer de 1 fois l’an à 4 fois l’an. On est entre la sacralisation (ne pas le faire) et la banalisation (le faire systématiquement). Bien ou pas bien : chacun à sa propre réponse. Recevoir les dons de Dieu on peut le faire très souvent = idée de Calvin. Aspect communautaire (cercle). Quelle dimension personnelle ? Quelle dimension communautaire ? Il faut se poser la question sur ce qui nous fait du bien.

    Communion = prendre le pain et le manger / boire à la coupe (ou au gobelet). Vision de Calvin =

    Question dans l’assemblée : faut-il être baptisé pour communier ? ERF a ouvert une porte, ce n’est pas totalement grave, le pasteur propose parfois de préparer le baptême.

20ième siècle, pratique du Notre Père, tous ensembles, à haute voix. Les pratiques se sont modifiées au fil du temps.

Chants religieux, chorales de chants spirituels de textes bibliques. Francophone, effort de versification et mise en musique des psaumes. On prend de la musique telle qu’elle se chante. Chant des psaumes à l’unisson (à 4 voix chez soi). D’où le psautier de la réforme. Ensuite, chorale de Bach, reprise de cantiques du 16ième. Cantiques du 18 et 19ième siècle. Voltaire parlait des brailleurs de psaumes. Cantique = lieu d’émotion alors que le culte est plutôt cérébral. Cantique est une prière chantée. On s’adresse à Dieu = prière. Fin 19ième introduction des réponds/spontanés sous l’impulsion d’Eugène Bercier (pasteur).

Prière = parole adressée à Dieu.
Prières dites par une seule personne pour les autres.

« La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père » : l’officiant le dit aux autres de la part de Dieu mais en tant que croyant il se situe aussi sous cette grâce.

Luther parlait de joyeux échange d’une manière générale entre le croyant qui offre et reçoit.

Cela nous invite à réfléchir à la place d’où nous parlons en tant que liturge ou en tant que prédicateur. On parle en « je » ou en « nous ». Parler avec les autres à Dieu.

Mot Amen = appropriation par tous de ce qui est dit.

Puis il y a un envoi : nous nous tournons comme témoins de cette grâce et porteur de cet amour vers les autres.

Dans le NT, on a déjà la trace la vie cultuelle des communautés locales. Beaucoup de trace qui sont des éléments cultuels. Se référer à l’écriture. Souvent nos prières sont habitées de langage biblique. 

 

Anne-Laure-Danet-Predication

IPT, Formation à la prédication
25 novembre 2017, après-midi
Anne-Laure Danet, pasteure à Paris-Montparnasse Que prêcher ?

Idées et questions que les participants associent au titre : Contenu

Quels textes
Donner la parole de Dieu
Que transmettre
Quelle interprétation
Quelles leçons tirer
Que dire
Quel message
Qu’attendent les autres ?
Contexte
Quels effets recherchés ?
Quel enseignement ?
Comment actualiser ? Contextualiser
Prêcher = enseigner ?
Quel matériau
Comment prendre en compte la situation actuelle ?

Point de vue des auditeurs Point de vue du prédicateur Contexte
Outils

Qu’est-ce qui n’est pas une prédication ?

Contributions des participants

  •   une étude biblique, une exégèse

  •   un cours de théologie

  •   explications de texte

  •   exposé philosophique

  •   une abstraction

  •   une leçon de morale

  •   temps de réprimande

  •   message qui exclue ni condamne

  •   consignes, instructions, interdictions

  •   un discours politique, une tribune politique

  •   mise en valeur du prédicateur

  •   raconter sa vie dans tous les détails

  •   épanchement personnel de ses états d’âme

  •   passer ses idées et ses convictions

  •   un monologue sans queue ni tête

  •   une conférence

  •   comédie

  •   une catéchèse

  •   enfoncer dans la tristesse

  •   ennuyeux

  •   hypocrisie, jugement des autres

Formation à la prédication, 25 novembre 2017 1

 dire tout sauf la parole de Dieu Qu’est-ce qu’une prédication ?

Contributions des participants

  •   Annonce de la bonne nouvelle

  •   Annonce de l’Evangile

  •   Diffuser la bonne nouvelle

  •   Parler de la grâce de Dieu

  •   Faire ressentir que Jésus nous aime

  •   Amener les gens à Christ

  •   Rendre le Christ vivant dans les têtes et les cœurs

  •   A emporter avec soi pour la semaine

  •   Un message de joie

  •   Un soutien pour avancer dans sa foi

  •   Enrichissement

  •   Que les gens ressortent avec des encouragements

  •   Tout discours dans la Bible est la source

  •   Une interprétation de la parole

  •   Explication de texte

  •   La parole transmise

  •   La parole expliquée

  •   Interprétation du texte qui tient compte de notre tradition théologique

  •   Actualisation d’un texte ancien

  •   Rendre la parole plus accessible

  •   Que la Parole se vit aujourd'hui et dans le quotidien

  •   Parole de Dieu aujourd'hui pour nous

  •   Une communion de la parole

  •   Enseignement

  •   Un dialogue

  •   Partage

  •   Un message ouvert qui fait aller plus loin

  •   Des mots qui bousculent

  •   Du poil à gratter, à réfléchir

  •   Des mots qui recentrent sur le Seigneur

  •   Des mots qui ravivent la foi

  •   Message de paix, d’union

  •   Une boîte à idées

  •   En regard avec des questions personnelles et actuelles

  •   Introspection

    Résumé

    Forme : enseignement, dialogue, ...
    Message : annoncer la bonne nouvelle
    Lecture existentielle
    Il faut chercher l’articulation entre le texte biblique et ma vie aujourd'hui, dans la société où nous vivons.

Formation à la prédication, 25 novembre 2017 2

La Bible dans une main, le journal dans l’autre.

Résumé

Ce que la prédication n’est pas

  1. ce n’est pas une étude biblique, et c’est sans doute le plus difficile, car nous partons d’une étude du texte pour élaborer la prédication

  2. pas un cours de théologie, ni sur l’histoire des réformateurs,

  3. pas une leçon de morale – c’est facile à dire ...

  4. pas un exposé de ses opinions perso

Ce n’est pas une paraphrase. Les gens qui m’écoutent sont aussi intelligents que moi !! Nous sommes tous à égalité devant le texte. Chacun va s’exprimer à sa façon. Les amener ailleurs. Vers ce que j’ai découvert et qui me nourrit.

Ce que la prédication est

Ecouter, se mettre à l’écoute, pour y entendre la parole de Dieu. Donc, ne pas coller au texte. Le texte a une épaisseur. Nous ne sommes pas des chrétiens au premier siècle après JC. Nous ne pouvons pas faire l’économie de l’interprétation. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous risquer dans une interprétation Ecouter et interpréter.

Tenir compte de l’actualité
Ne peut être un monologue, c’est forcément un dialogue.
Pas un acte solitaire, mais un acte solidaire, car notre travail est de faire des liens.

Calvin : Quand je prêche je suis la bouche même de Dieu.

D’abord et avant tout rendre présent JC.

Nous sommes tous amenés à témoigner
Christ est la vérité de ma vie – ce n’est pas réservé au dimanche matin.
Sans le savoir, vous prêchez toute la semaine.
En tant que prédicateurs nous sommes des courroies de transmission, je dis une parole que Dieu m’adresse à moi et aux autres à travers moi. Importance de la prière pour se laisser inspirer par le saint esprit. Je ne prêche pas d’abord mes propres convictions théologiques, je me laisse transformer, interpeler par le texte. Cela n’empêchera pas que ma prédiction peut être discutée. Dire en quoi ce texte nous rejoint, nous questionne, nous interpelle.

Comme Jean Baptiste nous pointons du doigt vers le Christ (cf tableaux qui représentent JB). Nous souhaitons que toute l’assemblée regarde vers le Christ (et ne regarde pas notre bras tendu) comme Jean Baptiste. Cela passe forcément par le prédicateur.

Un texte est une architecture, comme une maison, avec une entrée, RdC, les étages, sous- sol.
Matthieu s’adresse à une communauté au 1er siècle. Truffé d’allusions à l’AT, la majorité de son public était probablement juive. Ce n’est pas notre cas. Il répond aux questions de son auditoire, pas aux nôtres.

4 évangiles décrivent le même objet, ils ne racontent pas l’histoire de Jésus, ils répondent aux préoccupations d’une communauté. Ce Christ crucifié ressuscité qu’est-ce que cela veut dire ? Gens qui ont écrit après Pâques. Ils prennent un angle. Inadéquation entre le texte et la parole de Dieu. Le texte devient parole de Dieu quand je me laisse inspirer.

L’église est le lieu où la parole (pas le texte) est proclamée.
Avant de démarrer votre travail sur le texte, vous ne savez pas ce que vous allez dire dans votre prédication. Il faut se laisser surprendre. Le texte devient une parole vivante.

C’est une rencontre avec Dieu, créer les modalités pour que cette rencontre avec JC puisse avoir lieu. Ce n’est pas seulement communiquer un message, un savoir. Il s’y passe

Formation à la prédication, 25 novembre 2017 3

quelque chose. C’est Dieu qui travaille dans les cœurs et les consciences. Ça libère le prédicateur. Garde le prédicateur de tout orgueil.

Acte de communication. Si nous n’habitons pas ce que nous disons cela ne se passera pas. Les gens ont un sixième sens. Le premier destinateur de la prédication c’est le prédicateur lui-même. Il faut que ça passe par le prédicateur.
La parole qui m’a touché dans le texte n’est pas forcément celle qui touchera les autres. C’est l’affaire de Dieu de toucher.

Communication orale. Ne pas tout dire sur le texte !! Incarner ce que je dis pour y mettre le bon ton sans sur-jouer. Partager quelque chose avec quelqu'un.

La place de la prédication dans le culte ?

Prédication
Lecture biblique
Prière d’illumination Volonté de Dieu
Pardon
Repentance
Louange
Accueil, proclamation de la grâce

Cène
Confession de foi
Offrande
Annonces
Intercession
Notre Père
Envoi
Bénédiction (dire et faire du bien)


Un concentré de la vie chrétienne, résumé en une heure, cheminement spirituel.
C’est toujours Dieu qui parle en premier. Nous ne partons pas dans le même état que nous sommes arrivés.

AL Danet articule tout le culte avec le texte.

Savoir que je ne peux pas tout dire. Garder 2 idées maximum dans une prédication.

Ne pas faire écran au texte. Je connais le texte et projette dessus. Lire le texte comme si c’était la première fois.
Je n’ai pas une idée à faire passer. Je ne sais pas ce que je vais découvrir.
Difficile à enlever le catéchisme qu’on a appris. Or, la Bible n’est pas un catéchisme. Découvrir le texte à nouveau.

Tradition : on a toujours fait comme ça, on a toujours lu et compris ainsi. Se risquer dans une lecture. Le problème n’est pas d’être bon ou pas.
Si je force le texte, le texte va résister. Il se peut qu’on travaille un fil pendant une heure pour se rendre compte qu’il ne tient pas. Du coup, laisser tomber l’idée. Témoignages d’hommes et de femmes qui disent leur foi en Dieu. La Bible fait découvrir qui est le Dieu de JC.

AL Danet cherche la question du texte. Pour quoi ce texte ? En quoi cela me concerne-t-il ?

Exemple : lettre de Paul aux Galates sur la circoncision
A quelle question Paul répond-il ?
En surface : circoncision oui ou non ?
Question essentielle : C’est quoi être libre en Christ ? Question traitée dans toute la lettre aux Galates. Le salut ne vient que du Christ. Je ne peux ni rajouter ni retrancher quelque chose. Le Chrétien est libre en Christ.

Formation à la prédication, 25 novembre 2017 4

Exemple : Matthieu 27. 50, récit de la passion.
Déchirer, trembler, fendre, s’ouvrir = verbes d’accouchement. Une nouvelle naissance. Récit de création Quelque chose de neuf qui arrive.
L’accès à Dieu est complètement ouvert par la croix. Le gouffre qui nous sépare de Dieu est comblé. Dieu s’approche de moi en JC. Il ne le fait pas là où je l’attends, il le fait dans la plus grande faiblesse. Du coup, dans la vie ne pas chercher une voie de toute-puissance, mais au service. Qu’est-ce qui me fait courir, me guide ?
Si je dis « cela me rend moins aveugle » je ramène à moi. Mettre le Christ au centre.
La mort de Jésus permet la vie (ici, nous ne sommes pas encore à la résurrection). Cette vie est éternelle en ce sens que ce n’est pas notre œuvre, personne ne peut y toucher.
La gloire de Dieu = présence de Dieu. Dieu manifeste sa gloire en Jésus en croix. Dieu est du côté du crucifié, il n’est pas ailleurs.

Quel bagage pour pouvoir faire une prédication ? Quand le texte est de Matthieu, lire tout l’évangile. Par exemple, regarder les différentes occurrences de petit, enfant, renoncement à la puissance.
Les auteurs écrivent avec une très grande cohérence théologique. Donc lire tout le livre où se trouve le texte sur lequel je prêche.

http://www.lexilogos.com/bible.htm

Replacer le texte dans son contexte, ses références à l’AT.

Chercher la question qui est sous le texte.

Si je lis au raz du texte je tombe dans la morale.

Se mettre dans une démarche de confiance par rapport au texte. Se laisser travailler par le texte. Cela prend du temps. L’esprit travaille en nous.
Je ne sais pas quelle parole va toucher les autres et c’est tant mieux. L’important : transmettre l’enthousiasme, que les gens partent revigorés.

10-12 minutes

C’est le texte qui guide la forme.
Il est possible d’interpeler les gens. Ecrivez votre texte.
1 page Arial 14 = 3 minutes
1 page Arial 18 = 1 minute

Pour commencer, prendre un seul texte. Cela peut être l’AT ou l’épître, pas forcément l’Evangile.

Qu’est-ce que je découvre sur ce Dieu en qui je crois ?

Saint Augustin : comprendre ce que je crois (ce n’est pas la foi du charbonnier, important d’avoir un esprit critique !) pour mieux croire ce que je comprends.

Si vous croyez quelque chose à 99% vous pouvez le mettre à la poubelle parce que vous n’y croyez pas, vous n’allez pas engager votre vie dessus.
Notre foi, notre compréhension évoluent tout au long de notre vie.

Remettre le texte dans le livre dans lequel il se trouve. Ne pas pêcher à droite et à gauche.

Exemple : Livre de Ruth
N’a pas été écrit au temps des juges. Esdras et Néhémie : lors du retour d’exil (3 siècles plus tard), tous ceux qui ont des femmes étrangères, dehors. Pureté pour l’identité. Petite voix

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Formation à la prédication, 25 novembre 2017 5

différente dans Ruth : le projet de Dieu n’est pas l’appartenance à une terre, mais à un projet. Et cela passera par une étrangère qui deviendra la grand-mère du roi David. Réponse à une situation bloquée.

Attachez-vous aux mots ! Les mots sont chargés. Ils ne sont pas choisis par hasard !

Chaque auteur a son vocabulaire, son langage théologique. Le mot péché n’a pas le même sens chez Paul que chez Matthieu.

Pour certains textes il faut faire des liens. Par exemple pour Matthieu avec l’AT. Projet de Matthieu : montrer que JC est roi, prêtre et prophète.
Evangile de Jean : amour et aimer sont omniprésents, l’amour de Dieu manifesté en JC. Pas besoin de se balader ailleurs.

Le but du texte est d’annoncer l’Evangile et non pas d’être utile. C’est quoi les effets du salut dans nos vies ? Comment rendre vivant la bonne nouvelle dans ma vie et celle des autres.
Lecture qui provoque quelque chose en nous, qui nous transforme.

L’Evangile = une joie à partager, cela n’écrase pas, ne plombe pas.

Pour ramener Ruth dans l’aujourd'hui : émigration économique, aller-retour, lors du retour, Ruth connaît les codes et peut ruser pour se réintégrer. Dans ce texte, chacun fait un pas vers l’autre alors que en l’Occident on admet généralement que le migrant doit s’adapter, apprendre la langue, etc.

Mt : réconciliation. D’une urgence partout sur la planète aujourd'hui.

Ne pas faire une prédication thématique. Prendre un texte d’Evangile et trouver une unité.
Epitre : Paul répond à des questions ou problèmes explicites de la communauté. Exemple pris précédemment sur la grâce à laquelle il n’y a rien à ajouter. Et qu’est-ce qu’on rajoute
dans nos églises !

 

 DEUXIEME SÉQUENCE: 20 JANVIER 2018

Prédication : comment je m’y prends ? Philippe Grand d’Esnon, pasteur EPU au Vésinet

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  •   L’indispensable : Savoir Prêcher par Raphaël Picon, Ed Olivétan

  •   Un grand classique : La parole de la prédication par Dietrich Bonhoeffer, Ed Labor et Fides –

    correspond à un séminaire de deux ans créé pour les pasteurs opposés au nazisme. Traite de

    l’urgence de la prédication.

  •   Le plus grand théologien protestant (voire chrétien) du XXème siècle : La proclamation de

    l’Evangile par Karl Barth. Ouvrage contre la théologie libérale du XIXème siècle.

    La prédication selon Karl Barth, c’est « tenir la parole de Dieu dans une parole humaine ».

    La prédication a deux dimensions : 1/ c’est la parole de Dieu prononcée par lui-même 2/ c’est une parole humaine. Une prédication est donc différente d’une étude biblique, d’une conférence, d’un cours etc.

    Deux exemples de prédication

  •   Luc 4/ 16-30

  •   Actes 17/ 22-34

    La prédication et la critique de ceux qui la reçoivent : tous ceux qui prêchent reçoivent des critiques. Donc, ne pas dramatiser. « La prédication n’a pas un effet magique de conviction automatique ».

    Prédication et prière : prier avant de choisir son texte ; prier avant d’écrire son texte.
    Pierre Maury : « quand vous monterez en chaire, ayez une grande pensée d’amour pour tout votre

    auditoire ».

    Comment préparer sa prédication ? suivre une méthode en 10 points (fiche distribuée en séance qui peut s’appliquer à tout autre texte : pour la prédication ajouter l’amour et la prière).

    Etape 1/10 : choix du texte

    Le plus rapide est de choisir le texte du lectionnaire. Cette liste vient principalement de l’église catholique. Avant Vatican II, le lectionnaire ne comprenait que des textes du Nouveau testament ; après Vatican II, des textes de l’Ancien testament ont été intégrés.

    La plupart des églises protestantes ont adopté le lectionnaire, mais pas toutes. L’église protestante allemande par exemple n’a pas adopté le lectionnaire.

    Le lectionnaire permet de « balayer » la Bible en 3 ans avec des textes 1/ des Evangiles 2/ des Epitres, Actes de apôtres et Apocalypse 3/ de l’Ancien Testament choisis en fonction de ceux du NT 4/ des Psaumes.

    Suivre le lectionnaire ou pas ? C’est un choix personnel.

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  •   Avantages : 1/ prêcher sur le même texte que la quasi-totalité des églises ce jour-là. C’est manifester l’unité de l’Eglise universelle. 2/ on n’a pas à réfléchir 3/ on gagne du temps 4/ on aborde même les textes qu’on « n’aime pas »

  •   Ce qui peut freiner : 1/ le lectionnaire a été conçu par l’église catholique 2/ on retrouve toujours les mêmes textes alors que la Bible est vaste.

  •   La prédication doit porter sur un texte biblique : ce peut être sur un texte de l’AT. Elle peut intégrer un texte poétique, une chanson, un texte contemporain etc. On part toujours de la Bible, sinon ce n’est pas une prédication mais c’est une conférence.

  •   Les catholiques prêchent sur un texte des Evangiles ; les protestants prêchent sur le texte de la Bible qu’ils choisissent.

    Quelle traduction du texte ? Choisir la traduction qui vous convient le mieux et dans laquelle vous vous sentez le mieux. Si une phrase vous pose problème, voir dans une autre traduction et l’insérer dans le texte qui sert de support à la prédication. Oui, on peut panacher plusieurs traductions quand c’est utile !

    Site internet You version. On peut y télécharger toutes les versions.

    Etape 2/10 : mes premières réactions

    Laisser résonner : La première chose à faire est de lire le texte en entier et de le laisser résonner en soi au moins une journée. Puis inscrire ses réactions au contact du texte.

    Fouiller avec les commentaires : Après seulement, on peut passer aux commentaires bibliques. On en trouve beaucoup sur http// lire et dire. Qu’est-ce qu’un commentaire biblique ? Il va analyser d’où vient le texte, ses variantes et les différents manuscrits et procéder à une analyse verset par verset. Aller voir en librairie. Les commentaires bibliques sont édités par Labor et Fides (protestants) et au Cerf (catholiques). Exemple : les commentaires de Luc sont en 4 volumes, ceux de Marc et Matthieu en 1 volumes et ceux de Jean en 4 volumes. Il y a beaucoup d’outils gratuits sur internet (passer la première page...). Ne pas se noyer pour autant !

    Etape 3/10 : situer le texte dans son contexte

    Lire ce qui précède et ce qui suit le texte est indispensable. On peut ajouter quelques versets qui sont délicats pour les catholiques comme Matthieu 1/24 (chasteté de Joseph après l’annonce) ou Genèse 3/7 (nudité du couple)

    Etape 6/ 10 : malaxer le texte

    Lire y compris les notes.

    Etape 7/10 : la recherche théologique

    Le mots clefs sont ceux qui reviennent régulièrement.

    Etape 8/10 : actualiser le texte

    Dans les années 70, on transposait les textes comme on a joué Molière en costume du XXème siècle. Méthode qui a des limites car le texte n’est pas seulement actuel. Il faut trouver le message.

    Karl Barth : « le prédicateur monte en chaire avec une Bible dans une main et un journal dans l’autre »

    Etape 9/10 : rédiger pour être compris

 

  •   Pourquoi rédiger ? L’idéal serait de rédiger et de ne pas avoir à la lire mais de la dire.

  •   Danger de lire son texte car cela coupe la prédication de l’auditoire.

  •   Apprendre le texte par cœur est possible et il y a des méthodes de mémorisation (Timothy

    Keller, pasteur fondateur de l’église presbytérienne du rédempteur à New York fondée en

    1989. Passage de 50 fidèles à 5000 fidèles...)

  •   Comment écrire ? En gros caractères pour garder le contact en lisant facilement. A la fin de

    chaque paragraphe, écrire un petit signe pour s’arrêter 5 secondes pour que la parole circule. Ça permet au public de respirer. Regarder l’auditoire. Procéder de même pour la lecture du texte biblique (un auditoire évangélique dit amen à la fin de chaque verset biblique).

    Etape 10/10 : lire sa prédication à haute et intelligible voix

  •   La lecture du texte fait déjà partie de la prédication : se préparer à lire le texte sur lequel porte la prédication en répétant avant le jour J. Si ce n’est pas vous qui lirez le texte, demander au lecteur de faire cet effort.

  •   Il est recommandé de lire soi-même le texte sur lequel porte la prédication.

  •   Si vous faites une erreur de lecture, continuer, ne pas s’excuser

  •   Plus vous prêchez, plus vous vous rendez compte que vous recevez en même temps les réactions de l’auditoire.

  •   Ne pas avoir peur des blancs : il faut des moments de silence. 5 secondes de respiration font du bien à l’auditoire et au prédicateur.

  •   Il y a une accélération naturelle du débit oral qui se fait en public surtout pour les personnes qui n’ont pas l’habitude de parler en public.

  •   Faire attention aux fins de phrases, ne pas baisser la voix, sinon l’auditoire n’entend pas et décroche.

  •   Il est bien de distribuer la page du texte de prédication en gros caractères en début de culte avec le recueil de chants. Les malentendants ne sont pas exclus car souvent les sonorisations ne sont pas très bonnes. Et beaucoup de gens repartent avec la feuille. Le texte peut être court, penser qu’au XVIIIème siècle, on prêchait sur un verset !

  •   Reprendre LE message de la prédication en une phrase au moment de l’ENVOI, juste avant la BENEDICTION. Donc, celui qui fait la prédication dit aussi l’envoi et la bénédiction. Sauf usage différent de la paroisse.

    Autres constats et conseils
    Quelques défauts du jeune prédicateur

  •   Il parle trop vite

  •   Il veut tout dire et surcharge.

  •   Antidote : prendre en compte que ce n’est pas la seule fois que nous prêcherons ce texte +

    prendre en compte que ce n’est ni la première ni la dernière fois que l’auditoire entend prêcher sur ce texte.

    Quel plan pour la prédication ? souvent le plan est donné par le texte lui-même. Suivre le texte permet aussi à l’auditoire de suivre.

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Quelle durée pour la prédication ? La durée moyenne est de 5/7 minutes pour les catholiques ; 10/15 minutes pour les luthéro-réformés ; 30/45 minutes pour les évangéliques.

Critères de qualité ?

  •   « une bonne prédication a une bonne introduction et une bonne conclusion aussi proches possibles l’une de l’autre »

  •   « il faut que votre Amen soit une surprise et pas une délivrance ». Ne pas avoir peur de faire une conclusion abrupte car le message travaille après la conclusion.

  •   « ne pas faire une prédication qui tourne autour de la piste avant d’atterrir en attendant l’accord de la tour de contrôle »

    Pour qui prêche-t-on ?

    Pour l’auditoire ET pour soi ( ce que le prédicateur dit le concerne en premier lieu). Se demander : Qu’est-ce que j’aurais envie d’entendre à propos de ce texte ?
    « Prêcher À soi-même et non pas SE prêcher ».
    Au XIXème siècle, on prêchait le bon exemple.

    On peut dire « JE », « VOUS », « NOUS » : à la relecture du texte de la prédication et avant de la faire devant l’auditoire, s’assurer que tout le monde peut s’y retrouver.

    On peut dire « que la grâce et la paix NOUS soient données » et « que Dieu NOUS garde ». C’est possible, que voulez-vous témoigner ? Dans quelle paroisse prêchez-vous ?

    L’écoute compte au moins autant que la parole

  •   La prière est d’abord une écoute

  •   Ecouter ce que d’autres ont prêché

  •   Ecouter ce que les gens peuvent entendre

  •   Ecouter pendant la prédication : les pauses et la vie de l’auditoire

  •   Traduire l’écoute de l’auditoire pendant la prédication : ex : pleurs d’un bébé, quelqu’un qui

    part

    Le lieu dans lequel on prêche

  •   Important de savoir dans quel lieu (éclairage, sonorisation, pupitre ou chaire, hauteur du micro, pas de micro)

  •   S’autoriser à se dire que les conditions ne sont pas agréables

  •   Prendre le temps de se sentir bien debout (pieds, hauteur du texte, que faire de ses mains)

  •   En chaire : on peut prêcher en chaire même si on n’est pas pasteur. Rien n’est sacré dans un

    temple. Quelles sont les habitudes ? S’autoriser à tester chaire et pupitre.

  •   La robe de pasteur : c’est une robe de master (niveau d’études, même pour un master en

    droit). Le prédicateur laïc peut porter une robe.

  •   Faire des choix : sans provocation sociale et sans conformisme.

    Prêchez beaucoup !
    Il n’y a pas de droit d’auteur en prédication
    On peut même lire la prédication de quelqu’un d’autre sans le citer. La condition = se l’approprier !

 

Ne pas citer les théologiens, ça fait intello et ça coupe de l’auditoire ou dans l’auditoire. On peut dire « un théologien dit »

Karl Barth : « tout ce qu’il doit dire lui sera donné ... qu’il écoute ! ... ne vous inquiétez pas, il y a d’abord l’AT et le NT ! »

La prédication est d’abord un acte de foi et un acte qui nourrit la foi. Soyez tranquille ! Quand vous prêcherez, vous recevrez !
Tout ce qui peut être fait par le pasteur peut être fait par chacun. 

 

Cours de prédication – Niveau 1 – Jour 2 – Entraînement en groupe

Texte choisi : LUC 19 / 1 à 10

« La prédication n’est pas un exercice solitaire :
il y a la prière et la façon dont on construit les choses pour les autres »

Partage en groupe des messages rencontrés dans ce texte (1 message par personne)

  •   Le salut, un don de Dieu

  •   La spontanéité

  •   Se laisser transformer par Dieu

  •   Jésus nous accepte tels que nous sommes

  •   Le mouvement : de Zachée vers Jésus, de Jésus vers Zachée, de Zachée vers les autres

  •   La repentance

  •   L’humilité de Zachée

  •   Jésus sait tout de nous et vient faire sa demeure chez nous de manière très concrète

  •   L’humilité de Jésus et de Zachée

  •   Dieu fait sa maison dans des personnes de manière inattendue et en cassant les codes

    sociaux et moraux

  •   Jésus est sauveur qui vient chercher les pêcheurs pour une relation personnelle

  •   Jésus ne regarde pas l’apparence mais le cœur

  •   Tout homme est sauvé par sa foi (qui précède les actes) qui change sa vie

  •   A la recherche de Jésus et la joie des retrouvailles

  •   Le salut est venu à Zachée à partir de son envie

  •   Faire de son cœur et de sa vie la demeure de Jésus

  •   Les mouvements de Dieu vers l’homme

  •   Comment la rencontre de Jésus avec l’homme change le rapport aux autres

  •   Quand on accueille et quand on reçoit le témoignage de Jésus, alors on devient un témoin de

    Jésus

    Constats partagés après cet échange

  •   Il y a beaucoup d’angles de vue dans le texte : Zachée, jésus, les autres

  •   De nombreux thèmes : la grâce, la condition sociale de Zachée, les œuvres, la justice

    restaurative...

  •   Utiliser son expérience de vie dans la prédication ? Oui sans envahir la prédication

  •   Il y a beaucoup de clefs de lecture dans un texte : il faudra faire le deuil de certaines pistes et

    n’en retenir qu’une (ou deux) 

 

Formation à la prédication – Niveau 1 – Jour 2 Savoir parler en public avec Delphine ROBERT

Introduction
→ "Travailler l’Art oratoire"

Présentation

Delphine Robert, est comédienne, scénariste et formatrice. Elle fait partie de la compagnie "L’effet du Logis".
Il y a un lien pour elle entre le théâtre et le monde extérieur:

  • –  Le monde de l’entreprise

  • –  Le monde thérapeutique

    Le terme formation (au savoir parler en public) est peu approprié içi selon elle, il n’est pas question d’être formé selon un certain modèle et mettre en avant le style de chacun.

    Le théâtre permet de débloquer certaines barrières et non-dits.

    Aucun intérêt de se juger par rapport au regard des autres. Le but est de ne pas mettre en avant par des gestes non verbaux sa propre personnalité pour prioriser le message. Question du confort de l’écoute de l’autre.

    La personnalisation reste très importante.

    Présentations de chacun

    Mise en avant de l’importance d’un message ouvert, non autoritaire.
    Savoir prendre des risques, prendre en compte les ressentis sans se bloquer. Importance du moment présent quelque soit l’âge de l’auditoire.

    Remplacer "je dois" par "je choisis", se détacher du jugement de l’autre en restant à son écoute.
    Ouvrir le message sans s’interroger en se bloquant sur le "je dois".

    Mettre au service de la forme du message sa sensibilité, ses émotions, diriger ces dernières (sans pour autant aller jusqu’à du "contrôle"). Ce n’est pas un défaut, il s’agit de "déculpabiliser".

    Question de ce qui va servir dans son vécu pour les autres ? → Se diriger vers le "et vous"

    Notion importante entre le naturel (façade ?) et l’authentique

    Exercices

    Clés: Temps, Voix, Respiration, Posture, Regard

  • –  Travail sur l’expression "C’est moi" (Regard)

  • –  Travail sur le fait de capter l’attention (Regard et Voix)

  • –  Travail sur la voix, la résonance

  • –  Travail sur la respiration (+ Lecture) 

IPT : Formation à la prédication Comment je m’y prends. Marc-Henri Vidal, pasteur à Enghien, 20 janvier 2018

Je désire qu’en sortant du culte les gens aient un sourire sur le visage et une pensée dans la tête, qui va les travailler.

3 niveaux de lecture face aux Ecritures

1. Historique : Mise en contexte
2. Actualisation : Questions à poser : qu’est-ce que ça veut dire pour nous, aujourd'hui ? 3. Intériorisation : Ce que le texte me dit à moi, personnellement.
La prédication est au niveau de l’actualisation.

Construire une prédication en 10 étapes

 

Etape

Enjeux

Outils

1

Choisir son texte

Lire le texte plusieurs fois à haute voix et/ou l’écrire à la main.

Texte du jour
Un texte qui séduit
Un thème
Un texte traité par « Lire et Dire » Apprivoiser son texte

Le lectionnaire « Lire et Dire » Une bible

2

Mes premières réactions

Notes ses étonnements, ses questions, ses émotions, son ressenti, ...

S’ouvrir des pistes de réflexion Se mettre à la place de l’auditoire

« Lire et Dire »

3

Situer le texte dans son contexte
(littéraire, historique)

Bien interpréter le texte : connaître l’intention de l’auteur pour l’ensemble du livre, le style, ...

Introduction du livre dans la TOB
Livres catéchétiques sur la bible

4

Situer le texte dans la structure du livre biblique

Bien interpréter le texte : connaître l’intention de l’auteur pour le texte choisi.
S’il s’agit d’un personnage, connaître son histoire

Lire quelques chapitres avant et après le texte « Lire et Dire »

5

Délimiter définitivement le texte

Le texte doit avoir une unité de sens. Ne pas s’attacher au découpage proposé par la traduction ni au titre donné

« Lire et Dire »

6

Malaxer le texte

Etudier chaque verset, noter les plus importants
Lire chaque note et les renvois

Etudier la structure du texte (déplacements, personnages, chronologie)

Devenir familier avec chaque verset Découvrir les sens
Trouver des réponses à ses questions

Une étude approfondie du livre biblique (voir la bibliothèque des PL ou demander conseil au pasteur)

« Lire et Dire » : verset par verset + enjeux théologiques

7

Recherche théologique

Dégager les mots clefs, les notions théologiques (Ex : une parabole, le pardon, les miracles, le don, la résurrection, ...) les enjeux et les approfondir

Catéchisme d’Antoine Nouis (par texte et par thème)
Dictionnaire biblique

   

Comparer plusieurs traductions

Se laisser porter par le texte

8

Actualiser le texte

Quels messages pour nous aujourd'hui ?

Lire d’autres prédications : les prédications de France Culture
« Lire et Dire »

9

Rédiger pour communiquer

  •   Rassembler ses idées

  •   Commentaires au fil du

    texte

  •   Faire un plan (Ex :

    message d’ l’auteur puis

    actualisation)

  •   Les personnages de

    l’histoire

Un témoignage ? Des explications théologiques ? Des clefs pour aller plus loin ?
Partager quelques découvertes
Rendre ce texte actuel

Captiver le public : écrire un langage parlé, au présent, faire des phrases courtes

Avoir la certitude que l’on aboutira !

10

Lire sa prédication à haute voix

Etre à l’aise avec son texte, se l’approprier
Prendre confiance en soi

 

A propos du tableau
1 – certains écrivent le texte à la main, chacun va développer son approche. On peut tout à fait réutiliser un ancien sermon.
Anecdote : un pasteur qui fait exactement le même sermon un premier dimanche, puis un 2ème, et encore un 3ème, j’attends tout simplement que vous le mettiez en pratique.
Attention : ne pas faire une prédication qui se limite à une liste de versets bibliques. Ne pas bombarder les gens de textes bibliques. Risque de donner l’impression que je veux me justifier.
« Lire et dire », collection qui aide à réfléchir. Donne sommaire de prédications.
Pas obligé de traiter tous les textes.
2 – premières réactions

Les Hare Krishna veulent vendre la Bhagavad Gita, cela coûte 5 $, ils mettent le livre entre les mains des gens, qui n’en veulent pas et le rendent. Les Hare Krishna ravis. Il suffit de l’avoir eu en mains. La Bible, elle, n’a pas cet effet, ce pouvoir de magie.

3. Comment ces gens-là à ce moment là ont compris le texte ?
4. ex une parabole après 2 autres paraboles qui disent la même chose, ...
Ex : si tu avais de la foi, tu dirais à cette montagne, arrache toi de là et jette toi dans la mer
Texte = encouragement à la foi ou avertissement de comment on utilise sa foi ? Il faut lire la suite !!

La traduction Louis Second a été la première à mettre des renvois en notes. 9. rédiger pour communiquer

Prédication feu d’artifice – on lance plein d’idées et espère qu’au moins une accroche. Prédication tourniquet – on agrandit, on agrandit, ...

Durée moyenne d’une prédication au 16ème, 17ème siècle = 1 heure

On peut prendre le sermon d’un autre. Ex : un pasteur qui est responsable de plusieurs paroisses. Il rédige sa prédication et elle est donnée par des laïcs dans de nombreux lieux. Attention : se l’approprier afin de pouvoir la donner à notre sauce.

Etre capable, de lire dans notre tête la phrase suivante, alors qu’on lit une phrase et regarde le public. Etre capable de maintenir le ton, sans être monotone. Articuler !!

Toujours se dire qu’il y a une personne qui pour la première fois met les pieds dans une église protestante. MHV a l’habitude d’arriver une heure avant.
Pratiquer le texte devant un miroir, devant un ami.

Notes au fil de la journée

Histoire de démarrage de la journée

Il y avait une fois un homme qui arriva à la fin de sa vie. Il avait deux fils et les fit venir. Il leur annonça qu’il allait diviser ses terres en deux et leur enjoignit de toujours penser à leur frère. L’un des deux se marie et a de nombreux enfants. L’autre reste célibataire. Un soir, le père de famille se dit : « mon frère est tout seul pour ramasser son grain, alors que j’ai beaucoup d’aides. Je voudrais l’aider à passer l’hiver. Je vais prendre 4 sacs de blé dans mon grenier, les mettre sur mon âne, et cette nuit, je les mettrai dans son grenier. En même temps, le frère célibataire pensa à son frère et se dit : mon frère a beaucoup de bouches à nourrir, je suis tout seul. Cette nuit, j’irais porter 4 sacs de grains chez lui pour l’aider à passer l’hiver.

Pourquoi de nuit ? Peut-être parce que l’amour a besoin d’être incognito, parce que ni l’un ni l’autre ne voulait montrer que c’était lui qui faisait le bien.
Le lendemain matin, chacun compte ses sacs. Surprise et joie : ils trouvent exactement le même nombre que la veille. Quel miracle ! Cela se reproduit à plusieurs reprises. L’un s’imagine que son frère manque de main d’œuvre, l’autre que c’est difficile de nourrir une famille aussi nombreuse. La nuit, chacun va porter des sacs chez son frère et, à chaque fois, le lendemain matin, ils trouvent le même nombre de sacs et c’est surprise et joie.

Une nuit de pleine lune où l’on peut tout voir, ils se croisèrent et se reconnurent. Ils comprirent ce qui s’était passé. Ils se tombèrent dans les bras et pleuraient des larmes de bonheur. Et on dit que le temple de Jérusalem fut construit à l’endroit où leurs larmes mouillaient la terre.

Variante racontée par un rabbin :
Le frère qui a une nombreuse famille décide de piquer 4 sacs de grains à son frère dont il pense qu’il n’en pas besoin de tout son grain. Ainsi justice sera faite.
Le célibataire veut aussi que justice soit faite. Puisqu’il est tout seul à suer, il piquera 4 sacs à son frère.
Le lendemain matin, quand ils comptent leur sacs, surprise, déception, il y a le même nombre de sacs. Les voleurs volés ne comprennent pas. Le phénomène se reproduit à plusieurs reprises. A chaque fois surprise et déception. Puis arrive une nuit de pleine lune (ou sans lune), ils se croisent, se rapprochent, se reconnaissent, se battent, sang et larmes se mirent à couler, là où le sang a coulé, la Knesset a été érigée.

Philippiens, 2 (TOB)

1 S’il y a donc un appel en Christ, un encouragement dans l’amour, une communion dans l’Esprit, un élan d’affection et de compassion, 2 alors comblez ma joie en vivant en plein accord. Ayez un même amour, un même cœur ; recherchez l’unité ; 3 ne faites rien par rivalité, rien par gloriole, mais, avec humilité, considérez les autres comme supérieurs à vous. 4 Que chacun ne regarde pas à soi seulement, mais aussi aux autres.

5 Comportez-vous ainsi entre vous, comme on le fait en Jésus Christ : 6 lui qui est de condition divine n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être l’égal de Dieu.
7 Mais il s’est dépouillé,
prenant la condition de serviteur,

devenant semblable aux hommes,
et, reconnu à son aspect comme un homme,
8 il s’est abaissé,
devenant obéissant jusqu’à la mort,
à la mort sur une croix.
9 C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé
et lui a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom,
10 afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse,
dans les cieux, sur la terre et sous la terre,
11 et que toute langue confesse que le Seigneur, c’est Jésus Christ, à la gloire de Dieu le Père.

La tâche des chrétiens
12 Ainsi, mes bien-aimés, vous qui avez toujours été obéissants, soyez-le non seulement en ma présence, mais bien plus maintenant, en mon absence ; avec crainte et tremblement mettez en œuvre votre salut, 13 car c’est Dieu qui fait en vous et le vouloir et le faire selon son dessein bienveillant. 14 Agissez en tout sans murmures ni réticences, 15 afin d’être sans reproche et sans compromission, enfants de Dieu sans tache au milieu d’une génération dévoyée et pervertie, où vous apparaissez comme des sources de lumière dans le monde, 16 vous qui portez la parole de vie : c’est ma fierté pour le jour du Christ, puisque je n’aurai pas couru pour rien ni peiné pour rien. 17 Et même si mon sang doit être versé en libation dans le sacrifice et le service de votre foi, j’en suis joyeux et m’en réjouis avec vous tous ; 18 de même, vous aussi, soyez joyeux et réjouissez-vous avec moi.
19 J’espère, dans le Seigneur Jésus, vous envoyer bientôt Timothée, pour être réconforté moi aussi par les nouvelles que j’aurai de vous. 20 Je n’ai personne d’autre qui partage mes sentiments, qui prenne réellement souci de ce qui vous concerne : 21 tous ont en vue leurs intérêts personnels, non ceux de Jésus Christ. 22 Mais lui, vous savez qu’il a fait ses preuves : comme un fils auprès de son père, il s’est mis avec moi au service de l’Evangile. 23 C’est donc lui que j’espère vous envoyer dès que j’aurai vu clair sur mon sort. 24 J’ai d’ailleurs la conviction dans le Seigneur que moi aussi je viendrai bientôt.
25 Cependant j’ai cru nécessaire de vous envoyer Epaphrodite, mon frère, mon compagnon de travail et de combat, envoyé par vous pour se mettre à mon service alors que j’étais dans le besoin, 26 car il avait un grand désir de vous revoir tous et se tourmentait parce que vous aviez appris sa maladie. 27 De fait, il a été malade, bien près de la mort ; mais Dieu a eu pitié de lui, et pas seulement de lui, mais encore de moi, pour que je n’aie pas tristesse sur tristesse. 28 Je m’empresse donc de vous le renvoyer, afin qu’en le voyant vous vous réjouissiez encore et que moi je sois moins triste. 29 Réservez-lui donc dans le Seigneur un accueil vraiment joyeux, et ayez de l’estime pour des hommes tels que lui, 30 puisque pour l’œuvre du Christ il a failli mourir ; il a risqué sa vie, afin de suppléer à ce que vous ne pouviez faire vous-mêmes pour mon service.

MH Vidal lit à haute voix et fait des paraphrases/commentaires au fil de la lecture de façon que l’auditeur puisse difficilement faire la différence.

Comment je m’y prends
J’utilise beaucoup l’histoires, paraboles, anecdotes pour permettre aux gens de se retrouver. Cela stimule l’imagination, permet parfois de retenir mieux.
Je désire quand les gens sortent d’un culte, qu’ils aient 2 choses : un sourire sur le visage (ancienne réputation des protestants austérité, ne pas montrer son émotion dans l’émotion) et une pensée dans la tête, qui va les travailler, qui reste pendant plusieurs jours, et qui donne le désir de revenir, de réentendre.
Un des grands défis du prédicateurs : éclaircir ce qui est obscur dans la parole de Dieu sans obscurcir ce qui est clair.
Homélie : prendre un texte et le découper

Anecdote personnelle, le Je, c’est très américain, les prédicateurs US exagèrent. On se demande où est la parole de Dieu là-dedans. Une façon de faire qui ne passe pas très bien en France. Cependant ne pas avoir peur d’utiliser le Je ! Nous sommes dans une société qui depuis les années 1990 vit un individualisme très fort, le Je permet aux gens de s’identifier dans leur propre Je.

Une mère lui a confié il y a quelques années que ces 2 filles s’amusaient à caricaturer MHV : il lit un texte puis il s’interrompt et il disait : je me rappelle, mes 2 filles faisaient ...
Il faut devenir comme un enfant : pureté, simplicité. Dans une cours de recréation, il y a des coups bas, mais 10 minutes plus tard, c’est oublié. « Mon père est plus fort que le tien » ; « mon papa est policier il va t’envoyer en prison ». Sa fille à 6 ans : « mon papa est pasteur il va t’envoyer en enfer. » Cela a calmé le petit garçon

Article d’Antoine Nouis, La prédication fait l’Eglise

Prière du prédicateur : Seigneur que ton esprit puisse agir. La parole nous échappera toujours. Elle n’est pas une puissance en elle-même. Elle devient parole animée par l’esprit.
On peut être fier d’une prédication. Cela n’empêche pas l’humilité.

Le pasteur n’est pas là pour chercher une gratification, mais cela fait du bien. Quand une prédication vous a touché, n’hésitez pas à le lui dire.

Une jeune fille à son prof qui dénigre la bible comme superstition et invention. La bible est une lettre personnelle que Dieu écrit à ses enfants, si vous n’en comprenez rien, c’est que vous ne devez pas mettre votre nez dans les affaires des autres.

Mark Twain (1835-1910)
La plupart des gens sont dérangés par les passages dans les Ecritures qu’ils ne comprennent pas ; mais pour moi, j’ai toujours remarqué que les passages qui me troublent le plus sont ceux que je comprends.

Quel objectif avons-nous lorsque nous préparons une prédication ? Qu’est-ce qu’on veut que les gens retiennent ?

3 niveaux de lecture face aux Ecritures

1. Historique
Mise en contexte : Les questions qu’on se pose : qui a écrit ça, à qui, pourquoi et pour quoi il a écrit ça ?
Exégétique : qu’est-ce que les mots signifient. Nécessaire pour avoir une doctrine saine.
Ex Lettre de Jacques, ici un même mot grec est parfois traduit par tentation, parfois par épreuve. Que dire du pasteur qui fait toute sa prédication pour faire la différence entre épreuve et tentation !? (Même mot que dans le Notre Père : ne nous laisse pas entrer en tentation. Les Orthodoxes ici disent épreuve.)
MHV avait dans sa paroisse des personnes qui connaissaient mieux le grec que lui-même.

Etre simple sans être simpliste.

2012, MHV était arrivé à Enghien depuis un an, jeune couple vient le voir : « M le Pasteur, on aimerait vous dire quelque chose, vous allez nous voir plus souvent au culte, parce que nous avons tout compris. »
Niveau de la préparation ? Prendre 2 ou 3 traductions, lire le même texte, voir les associations venir à l’esprit

Il est bon de lire des commentaires et les notes de bas de pages (NBS, TOB). Pour le niveau historique.

2. Actualisation
Questions à poser : qu’est-ce que ça veut dire pour nous, aujourd'hui ?
L’aujourd'hui de la parole
Comment prendre les principes qu’on a pu dégager au niveau historique et comment les réappliquer au niveau de l’actualisation. C’est l’apport essentiel de la prédication. Qu’st-ce qu’on veut que les gens retiennent ? Cela peut être une connaissance, donner une précision doctrinale. Une leçon de vie, stimuler la foi, faire prendre conscience de ce qui représente l’amour, la foi.
L’idée vient après coup. A force de mâchouiller le texte.

La Bible dans une main, le journal dans l’autre.

Charles-Haddon Spurgeon (Kelvedon, Essex, 19 juin 1834 - Menton, 31 janvier 1892) est un prédicateur baptiste réformé britannique. Ses prédications attirent les foules, et l'église devint rapidement trop étroite pour la congrégation. À vingt-deux ans, Spurgeon était le prédicateur le plus couru du moment, et prêchait régulièrement devant des foules allant jusqu'à 10 000 fidèles. (Wikipédia)

John Wesley et son frère Charles : John Wesley (1703-1791) est un prêtre anglican britannique. Wesley est en grande partie crédité, avec son frère Charles Wesley, comme étant celui par qui l'Église méthodiste est née quand il a commencé à faire des prêches en plein air. (Wikipédia)

Martin Luther tenait table ouverte, recevait 30 personnes tous les soirs, ... grâce à sa femme qui brassait la bière, était responsable des terres et de toute l’économie de la maison. Les conversations de ces soirées ont été retranscrites dans un recueil « propos de table » .

Etre proche des gens,

Jean, chapitre, 21, 15 TOB
15 Après le repas, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » Il répondit : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime », et Jésus lui dit alors : « Pais mes agneaux. » 16 Une seconde fois, Jésus lui dit : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Il répondit : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime. » Jésus dit : « Sois le berger de mes brebis. » 17 Une troisième fois, il dit : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut attristé de ce que Jésus lui avait dit une troisième fois : « M’aimes-tu ? », et il reprit : « Seigneur, toi qui connais toutes choses, tu sais bien que je t’aime. » Et Jésus lui dit : « Pais mes brebis.

Pourquoi Pierre est-il peiné ?
3 mots en grec pour dire amour, agapé, eros, philia
1ère occurrence, Jésus : agapé
2ème Pierre : philia
3ème Jésus : agapé amour totale
4ème Pierre : philia affection amitié
5ème philia – Jésus change de vocabulaire
6ème philia
Il est attristé parce que Jésus se met au niveau de Pierre. Il baisse son attente. Une seule traduction fait cette nuance en écrivant : « tu sais que je t’aime bien ».
On peut aussi parler du 3 fois (reniement). Ou de la relation de confiance avec Jésus qui est mise en jeu. Avoir une lecture plurielle de l’écriture. Il y a plusieurs leçons qu’on peut tirer d’un même texte. On peut prêcher en restant avec le point d’interrogation.

MHV ne vient pas d’une famille chrétienne. Cote ouest US, se convertit, prédicateurs aux cheveux longs.

S’abstenir du patois de Canaan. Il faut que ça puisse parler à celui qui est là pour la première fois !

Proverbe africain : On peut oublier ce qu’une personne a dit et ce qu’une personne a fait, mais on se souvient de comment on se sentait dans la présence de cette personne.
Quelque chose dans la relation qui a été créé et dont on se souvient.

3. Intériorisation

Personnalisation du texte. Qu’est-ce que ce texte veut dire pour moi, dans ma vie personnelle. Je, Me, Moi. Ce que Dieu veut te dire à toi n’est peut-être pas la même chose que pour toute l’assemblée.

La prédication est au niveau de l’actualisation.

Beaucoup de pasteurs sont très Marthe plutôt que Marie. Ils prennent peu de temps pour se nourrir soi-même. On ne peut donner aux autres que si on a une foi réelle, personnelle. En revanche, ce n’est pas parce que Dieu veut te dire quelque chose que c’est pour tout le monde. Le niveau 3 permet de conserver une certaine humilité.

Puiser sa force a genoux au pied de la croix pour passer sa vie debout dans la lumière de la résurrection.

Le public nous influence – face à des yeux écarquillés, qui signifient l‘incompréhension – mais c’est l’esprit de Dieu qui fait le travail.
MHV doit faire bout à bout 2 prédications luthéro-réformées pour que la paroisse canadienne pentecôtiste soit contente.

Il y a des gens qui ont quelque chose à dire
et qui ne savent pas le dire

Triste

Il y a des gens qui n’ont rien à dire
et qui savent le dire

Dangereux

Il a des gens qui n’ont
rien à dire
et qui ne savent pas le dire

Pitié

Il y a des gens qui ont quelque chose à dire et qui savent le dire

Joie

La forme est tout aussi importante que le fond ! Dans une prédication il y a 5% d’inspiration et 95 % de transpiration.

Respecter son public. Ne pas être ennuyeux !

Luc 7, 36 à 50, TOB
36 Un Pharisien l’invita à manger avec lui ; il entra dans la maison du Pharisien et se mit à table. 37 Survint une femme de la ville qui était pécheresse ; elle avait appris qu’il était à table dans la maison du Pharisien. Apportant un flacon de parfum en albâtre 38 et se plaçant par-derrière, tout en pleurs, aux pieds de Jésus, elle se mit à baigner ses pieds de larmes ; elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et répandait sur eux du parfum.
39 Voyant cela, le Pharisien qui l’avait invité se dit en lui-même : « Si cet homme était un prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. » 40 Jésus prit la parole et lui dit : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. » – « Parle, Maître », dit-il. – 41 « Un créancier avait deux débiteurs ; l’un lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. 42 Comme ils n’avaient pas de quoi rembourser, il fit grâce de leur dette à tous les deux. Lequel des deux l’aimera le plus ? » 43 Simon répondit : « Je pense que c’est celui auquel il a fait grâce de la plus grande dette. » Jésus lui dit : « Tu as bien jugé. »
44 Et se tournant vers la femme, il dit à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison : tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds, mais elle, elle a baigné mes pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. 45 Tu ne m’as pas donné de baiser, mais elle, depuis qu’elle est entrée, elle n’a pas cessé de me couvrir les pieds de baisers. 46 Tu n’as pas répandu d’huile odorante sur ma tête, mais elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds. 47 Si je te déclare que ses péchés si nombreux ont été pardonnés, c’est parce qu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. » 48 Il dit à la femme : « Tes péchés ont été pardonnés. »
49 Les convives se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet homme qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » 50 Jésus dit à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix. »

Contextualisation (niveau de lecture 1 – histoire)

Personnages principaux de l’histoire
Un pharisien – en premier parce que c’est son initiative.
Son regard sur Jésus ? Il l’invite, il doit donc être intéressé par lui. Est-il vraiment un prophète ? Piège tendu à Jésus ? Aurait-il payé cette femme pour qu’elle vienne ? Il appelle Jésus maître, lui reconnaît donc une certaine place. Mais il ne le traite pas comme un invité de marque, il ne lui a pas donné d’eau.
Il était de coutume de laisser les portes ouvertes pour montrer qu’on avait un hôte de marque.
Son regard sur la femme ? Pécheresse, mauvaise réputation, vie dissolue.
Jésus
Regard de Jésus sur le pharisien : il a accepté l’invitation avec les risques que cela comprend, étant donné les différents positionnements vis-à-vis de Jésus. Jésus l’appelle Simon, par son nom. Notion d’intimité. Il se place en maître, « tu as bien jugé », c'est-à-dire qu’il n’est pas nul.
Regard sur la femme. Elle n’est pas nommée. Une distance est maintenue. Jésus ne réagit pas à la femme qui lui lave les pieds, qui répand le parfum qui sent fort. Il ne la repousse pas. Il l’accepte tacitement. Jésus voit le pharisien et la réaction du pharisien Il sait ce qui se passe dans la tête du pharisien qui juge la femme et Jésus.
L’exemple donné par Jésus reconnaît que le péché de Simon est moindre que celui de la femme. Mais tous les deux sont égaux vis-à-vis de la grâce.
Puis l’énumération de toutes les choses que Simon n’a pas faites ou n’a pas demandé à un serviteur de faire.
Une femme pécheresse.

Son regard sur le pharisien : elle entre dans la maison du pharisien, elle a osé – elle doit savoir ce que le pharisien pense d’elle. Pas de regard particulier. Elle fait comme si le pharisien n’existait pas, d’ailleurs comme si les autres convives n’existaient pas.
Son regard sur Jésus : si elle est prostituée, le parfum est son outil de travail, qui fait partie de ses attributs. Quelque chose de précieux. Elle utilise ses outils au service de Jésus.

Elle n’a même pas regardé Jésus. Elle vient par derrière. Jésus ne l’a pas vue non plus. Celui qui est en face de Jésus qui voit la femme. Elle ne demande rien.
Une femme ne se promène pas les cheveux dénoués, sauf les prostituées, pour qui c’est une marque de métier.

39 Elle touche Jésus. Une femme ne touche pas un homme. Elle transgresse la loi mosaïque.
La femme ne dit rien. Elle ne dit pas ce qu’elle veut. Acte gratuit ? Peut-être pas puisqu’elle pleure et qu’aux yeux du village elle est une pécheresse. Y a-t-il une attente de quelque chose dans son cœur.

Est-ce que le pardon fait partie de l’amour ?

47 Si je te déclare que ses péchés si nombreux ont été pardonnés, c’est parce qu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. » [agapé]
Son amour envers Jésus a été accompagné de gestes (larmes, cheveux, parfum), démontré.
Doit-on demander pardon pour être pardonné ?

La seule chose que Jésus dise à la femme :
48 Il dit à la femme : « Tes péchés ont été pardonnés. » 50 Jésus dit à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix. »

La dynamique du texte tourne au verset 49 : Les convives se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet homme qui va jusqu’à pardonner les péchés ? »
Dans l’esprit des pharisiens, Jésus usurpe une prérogative de Dieu qui seul peut pardonner les péchés. Le grand prêtre pardonne les péchés au nom de Jésus. Jésus le fait directement.

2 faces d’une même médaille :
Amour : je suis content que tu sois là, je suis heureux de te voir Pardon : fait partie de l’amour aux yeux de MHV.

Après ce travail, passer à l’actualisation. Qu’est-ce que le texte veut nous dire aujourd'hui ?

Analogie de la foi
Prendre différents textes qui parlent du même sujet, pour les comparer et en dégager le principe.

Une jeune fille va voir sa mère. Maman, pourrais-tu me dire d’où nous venons ? Mère : nous sommes des créatures de Dieu, nous sommes des merveilles, magnifiques, animées du souffle divin. Papa : pourrais-tu me dire d’où nous venons ? Père : des singes, on descendait des arbres, loi des la jungle, loi du plus fort. Il y a eu un qui a su se redresser sur ses pattes. C’était un monde de chaos. Maman, j’ai un problème, tu m’as dit, que la main de Dieu est sur nous, Papa, lui, me parle de bataille. Mère : ne t’en fais pas, il n’y pas de problème. Moi, je te parlais de ma famille, ton père te parlait de sa famille !

Important de ne pas être ennuyeux

Etre capable au travers d’un texte de prédication, au-delà d’une simple paraphrase ou d’un simple commentaire, trouver quelque chose qui puisse toucher. C’est l’esprit qui fait le travail. Avant que le culte ne commence, prier, je remets ce culte entre tes mains et que ce soit ton esprit qui agisse. Les textes doivent être mis en relief avec les chants, les prières.

Prière spontanée ou écrite ?
Prière spontanée oui, si on a un sens poétique. champs de vocabulaire extrêmement réduit, toujours les mêmes mots qui revenaient, Seigneur, Seigneur, utilisé comme virgule de la phrase, si sens poétique, pour varier notre vocabulaire.
Ecrite, à la condition d’avoir un sens théâtral : ne pas réciter de façon mortifère, seul objectif que de endormir les gens, il faut que les gens n’aient pas l’impression que c’est un texte écrit.

Idem pour la prédication.
Jeunes prédicateurs, probablement écrit
Jean Calvin, recueil de ses sermons, il n’a jamais rien écrit, il partait avec 2 ou 3 textes en tête et il partait. Les textes que nous avons ont été écrits soit par des étudiants, soit par des gens dans l’église. Ecrit, si on a une sensibilité théâtrale. Ce n’est pas hypocrite. La forme compte énormément !

Jean 3
L’esprit souffle où il veut.

Usage de textes pré-écrits : liturgie
Lectionnaire : à l’origine, un document préparé par les églises catho dans le but d’une lecture de la bible en 365 jours. Les Juifs avait la même chose pour l’AT. Par exemple, quand Jésus qui lit Isaïe, ils étaient dans leur lecture quotidienne à ce texte là.
L’EPU est membre de la Commission de Foi et constitution, une commission d’étude du Conseil œcuménique des Églises où l’EPU n’est qu’observateur. Les études théologiques que mène la Commission de Foi et constitution mène ont un objectif œcuménique: être au service des Églises pour qu’elles s’appellent mutuellement à «tendre vers l’unité visible en une seule foi et en une seule communauté eucharistique».
Il s’agit d’avoir les mêmes lectures bibliques, sur une base de départ de 3 ans. C’est une base de départ très intéressant. Les cathos ont quelques livres de plus dans la Bible.
Les protestants prennent la liberté de prendre le texte qu’ils veulent.
Les églises historiques ont adhéré au lectionnaire. Les évangéliques préfèrent souvent un choix du jour.
EPUDF : nous n’avons pas l’obligation de suivre le lectionnaire. Le lectionnaire permet de dire que tous lisent le même texte, il permet d’utiliser des textes que parfois on n’utiliserait pas, qui ne nous parlerait pas forcément, qui poussent à un travail d’ouverture face au texte.
Inconvénients : parfois pas de lien entre les textes proposés. Les cathos parfois font une une lecture symbolique ou allégorique.
Un texte peut être très bon, mais il ne me parle pas. Au-delà je ne sais pas comment l’esprit va agir dans l’assemblée. Les réformateurs encourageaient à une lecture continue des AT et NT. D’autres réformateurs préféraient fonctionner avec la lecture suivie d’un thème, ex : 1 Co ou choisissaient les 10 commandements, 10 paroles, ou alors le notre père. Aujourd'hui dans la région parisienne, moins de la moitié des pasteurs utilisent le lectionnaire. Les prédicateurs invités demandent toujours à MHV : texte du jour ou choisi ?

Le protestantisme n’est pas dans une obligation liturgique !
MHV utilise le lectionnaire au moment des grands cycles de l’année, noël, pacques. Le défi : comment redonner un message nouveau, comment surprendre avec un texte très connu.

Les différentes traductions.
Ex : Hérode renard rusé
Hérode est un renard rusé.
Hérode, tel un renard rusé
Hérode comme un renard rusé Hérode comme un renard rusé fourbe

Les Inuits ne connaissent que le renard arctique qui s’enfuit devant tout. Pour les Inuits on change d’animal : loup. 

Littéral à correspondance formelle accent sur langue source

on cherche à traduire le mot

à équivalence fonctionnelle accent sur langue cible
on cherche à traduire le sens

paraphrase

Le mot amour en français : j’aime mon chien, j’aime ma femme. En anglais, love et like.

Darby – très proche des textes. Jérusalem.
TOB aussi plus proche de la source que de la cible ; NBS idem.

Louis Second, 1910, qui se voulait au milieu de l’échelle.
King James – LA bible pour l’AT, vieilles tournures. « If the King James was good enough for Jesus and Paul, it should be good for me.
NBS – nouvelle version de la version « à la Colombe »
Français courant – va incessamment être actualisée.
Parole de vie un peu moins loin que Français courant.

Cas particuliers, comme Chouraki : comment les Juifs de l’époque pouvaient-ils comprendre, saisir le texte. Chouraki pour cela invente des mots et des concepts.
Ex : compassion
Sympathie, l’homme qui tombe dans un trou. Il crie venez de m’aider. Un homme l’entend. Il s’assoit sur le bord, lui dit, tu n’es pas seul dans le trou, il y a plein de gens qui y sont, moi-même j’y étais. Empathie : s’approche du trou, saute dans le trou avec l’autre, partager un fardeau avec un autre, ça fait du bien, on peut s’appuyer sur l’autre.

Compassion : tend la main, lance une corde, prête une échelle, pour le sortir du trou.
Chouraki : rakam – utérus d’une femme, idée de la femme qui a le fœtus dans son ventre, qui se développe, ressent tout ce que la mère ressent, peur, froid, il est nourrit pas la femme. Chouraki : le Dieu matriciel. C’est là où le fœtus se développe.
Dieu tout puissant : celui qui nourrit son enfant, comme la mère qui allaite. Puissance de vie qui est donnée à son enfant.
Images féminines de Dieu dans l’AT et le NT.

L’humour en chaire

Image d’austérité des protestants : Tout est permis du moment que cela ne fasse pas plaisir ! Plus facile d’avoir le pardon que la permission.

Hyperbole – quelque chose dans le royaume qui nous dépasse.

Projection (Powerpoint)
Caractère 36 ou 40 minimum !!
Pour les chants, cela permet de varier l’éventail. Mélanger du vieux et du neuf. Ne pas faire d’exégèse des chants. Ni des prières.
MHV projette des vidéos, des clips de 2 ou 3 minutes maximum.

« Vous êtes super », jeune à Paris qui fait des compliments aux gens à la sortie du métro.

https://www.youtube.com/watch?v=OtiAG_HeZTc

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Et si nous prenions le temps de rappeler aux gens qu'ils sont super ? Expérience réalisée à Paris en février 2015. Dites à vos amis qu'ils sont super :)

Pas trop d’images afin de ne pas distraire.

Mais aussi, exemple Botticelli, Saint Jérôme qui traduit la Bible en latin, première version où il est superbement habillé, magnifique pièce, 10 ans plus tard, habillé très pauvrement, œuvre dépouillée, sobriété. Entre les deux il a rencontré Savonarole. Si prédication sur ce thème, évidemment montrer les images. Idem pour Rembrandt, le fils prodigue, une main de femme, une main d’homme, du père.

On dit aux étudiants qu’il faut une journée (8 heures) pour préparer une prédication.

Il y a des pasteurs qui se lèvent le dimanche à 6 heures pour préparer leur prédication de 10 h

00. Pour d’autres, la préparation psychologique prend un temps énorme (50, 100 heures !).

Si seulement squelette: risque d’oubli, risque de dérapage, pour MHV, moitié de ses prédications sont écrites, l’autre moitié est improvisée. Certains pasteurs refusent de livrer un texte écrit.

Illustrer le texte biblique ? Lui donner de la chair, le rendre plus vivant.

IPT, formation à la prédication, 20 janvier 2018 10

Différence entre enseignement et prédication: l’intention de base, transmettre une connaissance ou nourrir la foi.

Composé par Ruben Saillens : torrents d’amour et de grâce – après le télégramme annonçant le naufrage de son fils dans le Titanic (1912) – [Info que je n’ai pas pu vérifier. ap]

https://www.youtube.com/watch?v=VDHww0_sa6c

page11image5672

Torrents d'amour et de grâce,

Amour du Sauveur en croix !

A ce grand fleuve qui passe,

Je m'abandonne et je crois.

Ah! Que partout se répande

Ce fleuve à la grande voix;

Que tout l'univers entende

L'appel qui vient de la croix!

Je crois à ton sacrifice,

O Jésus, Agneau de Dieu,

Et couvert par ta justice,

J'entrerai dans le saint lieu.

Que toute âme condamnée

Pour qui tu versas ton sang,

Soit au Père ramenée

Par ton amour tout-puissant.

Je crois à ton sacrifice,

O Jésus, Agneau de Dieu,

Et couvert par ta justice,

J'entrerai dans le saint lieu.

Je crois à ton sacrifice,

O Jésus, Agneau de Dieu,

Et couvert par ta justice,

J'entrerai dans le saint lieu.

Torrents d'amour et de grâce,

Amour du Sauveur en croix.

 

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